(Washington) Le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell a jugé lundi que Donald Trump était « à 100 % en droit » de contester les résultats de la présidentielle, mais n’a pas repris à son compte les accusations de « fraude » brandie par le président sortant.

« Le président Trump est à 100 % en droit d’examiner les allégations d’irrégularités et de peser ses options légales », a-t-il déclaré dans l’hémicycle, lors de sa première intervention depuis l’annonce, samedi, de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.

Évoquant des « fraudes » sans apporter de preuve, Donald Trump refuse de concéder sa défaite et a annoncé vouloir demander des recomptages et déposer des plaintes dans les États où les résultats sont très serrés.

Dans un discours très prudent, Mitch McConnell, l’un des hommes les plus puissants de Washington, s’est bien gardé de faire siennes les accusations du milliardaire républicain et a même semblé minimiser la portée des actions de la Maison-Blanche.

« Une poignée de recours en justice de la part du président ne signe pas vraiment la fin de la République », a-t-il déclaré. Ils « ne représentent aucune sorte de crise », a-t-il insisté.

Affichant sa confiance dans les institutions, il a assuré que les États-Unis se réveilleront avec un nouveau président le 21 janvier, sans s’avancer sur son nom.

À quelques exceptions près, dont l’ancien président George W. Bush et trois sénateurs modérés, les républicains n’ont pas encore ouvertement reconnu la défaite de Donald Trump.

La grande majorité de son camp s’est retranché dans un silence prudent, et seul son cercle rapproché s’est fait l’écho de ses accusations.

Le sénateur Lindsey Graham, un proche allié, a incité M. Trump lundi à « continuer à se battre ». Mais même lui a laissé entendre que ces efforts pourraient être vains.  

« J’encouragerais le président Trump, si ses efforts ne suffisent pas, […] à ne pas laisser ce mouvement mourir, à réfléchir à se représenter » en 2024 et à créer des plateformes qui pourraient l’aider à « garder ce mouvement en vie », a déclaré M. Graham sur Fox News Radio.