(Washington) Une jeune Afro-Américaine, blessée par un agent de police qui a tué son compagnon la semaine dernière dans le nord des États-Unis, a annoncé mardi son intention de porter plainte, contestant la version officielle des faits.

« J’ai perdu l’amour de ma vie et le père de mon enfant de sept mois » quand un agent a ouvert le feu « alors que nous avions les mains en l’air », a déclaré Tafara Williams, 20 ans, qui est intervenue depuis son lit d’hôpital lors d’une conférence de presse virtuelle organisée par son avocat Ben Crump.

Le 20 octobre, à Waukegan, dans la banlieue nord de Chicago, un policier a ouvert le feu sur le véhicule qu’elle conduisait, la blessant et tuant son compagnon, Marcellis Stinnette, 19 ans, qui se trouvait sur le siège passager.

PHOTO JOSE M. OSORIO, AP

La famille de Tafara Williams, blessée par des tirs policiers, devant l’hôtel de ville de Waukegan, en Illinois

Selon la police, un premier agent a voulu contrôler leur voiture, mais le couple a pris la fuite. Un de ses collègues est alors intervenu à pied, mais le véhicule a reculé en sa direction et il a ouvert le feu « par peur pour sa sécurité ».

L’auteur des tirs, un Hispanique dont le nom n’a pas été rendu public, a été licencié et le maire de la ville a promis de rendre publique cette semaine la vidéo de l’intervention.

Tout en louant ces premières mesures, Ben Crump, qui défend Tafara Williams et sa famille, a l’intention de déposer une plainte au civil pour obtenir des dédommagements et des réformes de la police locale.

La jeune femme a expliqué qu’elle fumait une cigarette dans sa voiture, garée devant chez elle, quand le premier policier est intervenu.  

Après des échanges, elle a assuré être partie doucement, sans être suivie. Après avoir tourné au coin de la rue, « il y en avait un autre qui nous attendait », a-t-elle poursuivi.  

« J’ai perdu le contrôle et le policier nous tirait dessus », a-t-elle raconté en pleurs.

Ben Crump a fait le lien entre ce dossier et celui d’un autre jeune homme noir, Jacob Blake, blessé par la police en août dans la ville voisine de Kenosha (Wisconsin).  

A chaque fois, a-t-il dit, la police a immédiatement usé de la force maximale. « C’est comme si, face à des Afro-Américains, la police tirait d’abord et se posait des questions plus tard », a regretté l’avocat.