(Washington) Le directeur du renseignement américain a accusé mercredi soir la Russie et l’Iran d’avoir mis la main sur les données de certains électeurs américains et d’avoir entrepris des actions pour les influencer à l’approche de la présidentielle du 3 novembre.

L’Iran a ainsi envoyé des courriels « visant à intimider les électeurs, à inciter aux troubles sociaux et à nuire au président Trump », a affirmé John Ratcliffe lors d’une conférence de presse annoncée à la dernière minute.

Moscou et Téhéran « ont entrepris des actions spécifiques pour influencer l’opinion publique en lien avec notre élection […] Nous avons pu confirmer que des informations sur les listes électorales avaient été obtenues par l’Iran et, séparément, par la Russie », a-t-il ajouté.

« Ces données peuvent être utilisées par des acteurs étrangers pour tenter de donner de fausses informations à des électeurs inscrits sur les listes, dont ils espèrent qu’elles sèmeront la confusion et le chaos et saperont la confiance dans la démocratie américaine », a-t-il encore dit.

Cette annonce a été faite après que des électeurs démocrates ont indiqué avoir reçu des courriels menaçants qui leur étaient personnellement adressés, au nom des « Proud Boys », un groupuscule d’extrême droite. Les messages leur intimaient l’ordre de voter pour Donald Trump.

« Nous sommes en possession de toutes vos informations. Vous êtes actuellement enregistré comme démocrate et nous le savons parce que nous avons accès à l’infrastructure électorale tout entière », disait l’un de ces courriels. « Vous allez voter Trump le jour de l’élection, ou vous aurez affaire à nous ».

Le directeur du renseignement a également affirmé que l’Iran, bête noire de Donald Trump, avait diffusé une vidéo laissant entendre que des gens pouvaient envoyer des bulletins de vote frauduleux, y compris de l’étranger.

M. Ratcliffe et le directeur du FBI Christopher Wray, qui se tenait à ses côtés, n’ont pas expliqué comment la Russie et l’Iran avaient mis la main sur ces données, et n’ont pas précisé comment Moscou pourrait s’en être servi.

M. Wray a tenu à assurer que le système électoral américain restait sûr et « résistant ».

Selon les agences de renseignement américaines, la Russie a interféré dans l’élection américaine de 2016, au profit de Donald Trump, dont l’équipe de campagne a été accusée de collusion avec Moscou.

M. Trump, qui a par le passé semblé mettre en doute la véracité d’une telle ingérence, a été accusé à plusieurs reprises au cours des quatre dernières années de manquer de fermeté face à la Russie de Vladimir Poutine, jusque dans son propre camp républicain.