Le président Donald Trump est plus exposé à des complications de la COVID-19 en raison de son âge et de son poids, mais les traitements standards sont bien meilleurs qu’ils ne l’étaient au printemps, selon Raymond Tellier, médecin microbiologiste au Centre universitaire de santé McGill.

« On sait par exemple que l’oxygénation par canule diminue les risques d’être obligé de mettre le patient sous respirateur, ce qui est associé à différents types de problèmes. On a aussi un médicament pour lutter contre l’inflammation à outrance, un des problèmes importants de la COVID-19, la dexaméthasone. Il y a aussi un antiviral, le remdésivir, qui inhibe la réplication du virus in vitro, explique Raymond Tellier. L’effet est moins grand chez les patients, mais c’est un médicament qui a moins de toxicité qu’un autre antiviral envisagé, l’hydroxychloroquine, qui, de toute façon, n’a pas donné de bons résultats. »

Toutefois, on ne saura pas avant une semaine et demie si le président évitera une maladie grave : selon les Centres de contrôle de la maladie (CDC) du gouvernement américain, il s’écoule 11 jours en moyenne entre le moment de l’infection et l’apparition des symptômes importants.

Le président Trump a été placé vendredi sur un cocktail d’« anticorps monoclonaux » synthétisés, mis au point par Regeneron Pharmaceuticals. La société américaine avait justement annoncé mercredi des résultats préliminaires montrant que le temps de guérison fonctionnelle – c’est-à-dire lorsqu’il y a peu ou pas de symptômes – pouvait être diminué de moitié. Ces données n’ont pas été publiées dans une revue à comité de lecture (peer review).

De plus, il a été admis dans un hôpital de la banlieue de Washington « pour quelques jours », a annoncé vendredi la Maison-Blanche.

Dans un souci d’extrême prudence, et sur recommandation de son médecin et d’experts médicaux, le président travaillera depuis les bureaux présidentiels à [l’hôpital] Walter Reed ces prochains jours.

Blanche Kayleigh McEnany, porte-parole de la Maison-Blanche

Facteurs de risque

Donald Trump est à la limite de deux catégories pour ce qui est des facteurs de risque de la COVID-19.

Il a 74 ans, ce qui le place au sommet de la catégorie des 65-74 ans, qui ont cinq fois plus de risques d’hospitalisation et 90 fois plus de risques de mourir que les 18-29 ans, selon les CDC. En 2018, il était juste en deçà de la limite de l’obésité et en 2019, avec une masse corporelle de 30 kg/m2. L’obésité triple le risque d’hospitalisation, mais n’augmente pas le risque de mourir de la COVID-19.

Si le président républicain avait un an de plus, il se trouverait dans une catégorie qui a huit fois plus de risques d’hospitalisation et 220 fois plus de risques de mourir que celle des 18-29 ans.

Comme le risque de mourir de la COVID-19 pour un adulte dans la vingtaine est de 1 sur 10 000, cela signifie que sur la base de son âge, le président a environ 1 % de chance de mourir.

Mais il est aussi protégé par le fait qu’il ne fait pas d’hypertension, maladie qui triple le risque d’hospitalisation, selon les CDC. La moitié des plus de 65 ans font de l’hypertension.

Le médecin de Donald Trump a publié vendredi une liste des médicaments que prend le président Trump, dont un antiacide généralement utilisé contre le reflux gastro-œsophagien. L’homme de 74 ans a en outre comme avantage de ne pas fumer ni boire.