(Houston) Le gouverneur républicain du Texas a annoncé jeudi que les électeurs qui voteront par correspondance avant la présidentielle de novembre, sans passer par la Poste, n’auront plus qu’un lieu par comté où déposer leur bulletin.

Greg Abbott, soutien du président Donald Trump, restreint ainsi l’accès à cette pratique déjà courante et qui devrait exploser en raison de la pandémie de coronavirus.   

« Ces protocoles de sécurité renforcée assureront une meilleure transparence et aideront à lutter contre les tentatives de vote illégal », a déclaré Greg Abbott dans un communiqué.  

Le Texas compte certains des comtés les plus peuplés du pays. Plus de 2,3 millions d’électeurs vivent ainsi dans le comté de Harris, où se trouve la ville de Houston et où onze des douze points de dépôt vont devoir fermer.  

Lina Hidalgo, haute responsable du comté et démocrate, s’est opposée à cette annonce sur Twitter : « Il ne s’agit pas de sécurité, mais de suppression. Les électeurs par correspondance ne devraient pas avoir à conduire 30 miles (50 km) pour déposer leur bulletin ».  

Cette restriction ordonnée par Greg Abbott intervient alors qu’un débat sur l’intégrité du vote fait rage aux États-Unis. Donald Trump accuse ainsi, sans preuve, les votes par correspondance d’être une source de fraudes massives.   

Au-delà d’incidents isolés, aucune étude sérieuse n’a rapporté de fraudes majeures liées au vote par correspondance.  

Le dépôt de bulletins « par correspondance » dans des urnes dédiées offre une alternative au vote par courrier, qui pourrait essuyer des problèmes logistiques du côté de la Poste, noyée sous l’afflux d’enveloppes.  

Il est aussi vu comme plus sûr pour les personnes âgées ou malades qui sont davantage menacées par la COVID-19 si elles se rendent dans un bureau de vote.  

Le vote par correspondance était déjà répandu lors de la présidentielle de 2016, où près du quart des votes (33 millions) s’étaient effectués par courrier.