(Washington) La cacophonie a déprimé de nombreux téléspectateurs, le modérateur a avoué avoir ressenti du « désespoir ». Qualifié de « pire » de l’histoire des États-Unis, le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden a provoqué l’annonce par les organisateurs de mesures additionnelles pour « maintenir l’ordre » lors des prochains duels télévisés.

À 35 jours d’une élection présidentielle sous haute tension, les deux septuagénaires candidats à la Maison-Blanche ont échangé mardi soir devant des millions d’Américains invectives, railleries et attaques personnelles.

Malgré ses tentatives, Chris Wallace, présentateur chevronné de Fox News, n’a pas pu les empêcher de régulièrement se couper la parole.

PHOTO POOL, REUTERS

Chris Wallace

« Je suis juste attristé par la manière dont la soirée s’est déroulée », a-t-il reconnu dans une entrevue au New York Times. « Je n’aurais jamais pensé que ça déraillerait de cette manière ».

Mercredi, la commission chargée d’organiser les débats électoraux aux États-Unis a annoncé la mise en place de mesures additionnelles pour les prochaines rencontres entre les candidats.

« Le débat d’hier soir a rendu évident le fait qu’une structure additionnelle devait être ajoutée au format des prochains débats afin d’assurer une discussion plus cadrée », a indiqué dans un communiqué l’organisme indépendant.

La commission « entend s’assurer que des outils additionnels pour maintenir l’ordre seront en place pour les prochains débats » prévus les 15 et 22 octobre, a-t-elle précisé.

Face aux critiques, parfois très dures, qui ont visé Chris Wallace, la commission a tenu à saluer son « professionnalisme » lors du débat.

Le présentateur a dit au grand quotidien de New York qu’il ne s’attendait pas à ce que M. Trump fasse de ses interruptions constantes une stratégie, « pas seulement pour le début du débat mais pour le débat entier ».

Interrogé sur ce qu’il a ressenti au moment où il a dû faire une pause dans l’échange pour appeler chaque candidat à laisser l’autre parler, M. Wallace a lâché : « La réponse à cette question est facile : du désespoir ».  

Une fois rentré chez lui, il a dit s’être lancé dans « une introspection ».

« Généralement parlant, j’ai fait du mieux que j’ai pu », a-t-il dit. « Je suis juste déçu par le résultat. Pour moi mais beaucoup plus pour le pays, parce que la soirée aurait pu être beaucoup plus utile qu’elle ne l’a été ».

Au cœur des critiques adressées au débat et à ses protagonistes, figure le fait que de nombreuses questions de fond n’aient pas pu être abordées, ou alors qu’elles aient été noyées dans les insultes échangées par les candidats.

La semaine prochaine, ce sont les colistiers de ces derniers, le vice-président Mike Pence et la sénatrice démocrate Kamala Harris, qui débattront ensemble à Salt Lake City.