(Washington) La dépouille de la juge Ruth Bader Ginsburg sera exposée mercredi et jeudi à la Cour suprême des États-Unis, et recevra un hommage national vendredi au Capitole, ont annoncé lundi les deux institutions.

La magistrate, une icône féministe et progressiste dont la succession fait l’objet d’une intense bataille politique, sera inhumée dans l’intimité la semaine prochaine au cimetière national d’Arlington, près de Washington, a précisé la Cour suprême dans un communiqué.

Les hommages débuteront mercredi, avec l’arrivée au petit matin de son cercueil dans le bâtiment néoclassique de la Cour suprême, au cœur de Washington, où elle a siégé pendant 27 ans.  

Sa dépouille sera déposée sur le catafalque de l’ancien président Abraham Lincoln dans le hall de la haute Cour, juste en haut de marches monumentales de marbre blanc.  

Les Américains pourront venir lui faire leurs adieux mercredi ou jeudi, mais devront rester à l’extérieur, en raison de la pandémie de COVID-19.

Vendredi, la juge « RBG » sera transportée dans l’enceinte du Capitole, le siège du Congrès américain qui fait face à la Cour suprême, où une cérémonie officielle aura lieu dans la salle des statues, a précisé la cheffe de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

« La juge Ginsburg incarnait la justice, l’intelligence et la bonté, et son décès est une perte incalculable pour la démocratie », a commenté l’élue démocrate dans un communiqué.

La magistrate est décédée vendredi à 87 ans des suites d’un cancer du pancréas et des milliers de personnes se sont déjà rendues spontanément à la Cour suprême pour rendre hommage à ses combats pour le droit des femmes, des homosexuels ou des migrants.

Le président Donald Trump, en lice pour sa réélection en novembre, a annoncé qu’il désignerait vendredi ou samedi une autre femme pour la remplacer.

L’arrivé d’une magistrate conservatrice ancrerait solidement la Cour à droite, ce qui pourrait avoir d’énormes conséquences pour la société américaine.

Mais, Constitution oblige, il faut que le Sénat donne son feu vert, ce qui a ouvert un nouveau front dans une campagne déjà rude pour la présidentielle.