(New York) L’augmentation des meurtres et fusillades à New York, amorcée en juin après des années de baisse, s’est poursuivie en août selon les dernières statistiques de la police new-yorkaise, risquant d’alimenter les attaques de Donald Trump contre les maires démocrates accusés de laxisme face à la criminalité.

Au mois d’août, la première métropole américaine a enregistré 242 fusillades, contre 91 un an plus tôt, tandis que le nombre de meurtres grimpait à 53, contre 36 en 2019, selon les statistiques publiées mercredi.

Sur les huit premiers mois de l’année, il y a eu 1014 fusillades (+87 %) et 291 meurtres (+34 %).

Dans un communiqué, le chef de la police new-yorkaise a assuré avoir réorganisé le déploiement de ses quelque 36 000 agents afin d’endiguer cette hausse, avec notamment des effectifs renforcés dans les quartiers les plus touchés et plus de collaboration avec leurs habitants dans le cadre de mesures de « police de proximité ».

Le communiqué de Dermot Shea, promu en décembre 2019 à la tête de la plus vaste police municipale des États-Unis par le maire démocrate Bill de Blasio, ne commente pas les raisons possibles de cette hausse, très controversées.  

Certains policiers et responsables républicains ont évoqué les restrictions imposées aux policiers et la réduction de leur budget, décidées dans la foulée des manifestations contre les violences policières qui ont suivi la mort de George Floyd à Minneapolis fin mai.

D’autres accusent des policiers new-yorkais, démotivés par les critiques subies lors de ces manifestations, de travailler au ralenti, citant notamment une baisse des arrestations.

Le climat est tendu entre la police et la mairie : le président du plus grand syndicat de policiers new-yorkais, la Police Benevolent Association, et l’ex-maire républicain de New York Rudolph Giuliani ont dénoncé, lors de la convention républicaine la semaine dernière, la politique jugée laxiste de M. de Blasio.

La montée de la criminalité dans les grandes métropoles américaines - gérées par des démocrates - et la nécessité de rétablir « le droit et l’ordre » sont devenues l’un des principaux thèmes de campagne de Donald Trump, natif de New York.

La hausse de la criminalité intervient néanmoins après des décennies de baisse.  Selon le New York Times, les chiffres actuels sont comparables à ceux de 2012, loin de la criminalité endémique que connaissait New York dans les années 1980-90 et très inférieurs aux statistiques de la fin des années 1990, lorsque M. Giuliani était maire.