(Washington) Le candidat démocrate à la Maison-Blanche Joe Biden a accusé jeudi Donald Trump d’alimenter, par pure « stratégie politique », les violences qui ont éclaté en marge de manifestations contre le racisme.

« Je l’ai dit clairement. Il n’y a pas de place pour la violence, les pillages ou les incendies. Aucune. Zéro », a écrit l’ancien vice-président qui affrontera le républicain lors de la présidentielle du 3 novembre.  

Les violences « empirent et nous savons pourquoi. Donald Trump refuse même de reconnaître qu’il y a un problème de disparités raciales en Amérique », a ajouté Joe Biden.  

« Au lieu de tenter de calmer les eaux, il jette de l’huile sur tous les feux », a affirmé l’ex-bras droit de Barack Obama. « La violence n’est pas un problème à ses yeux, c’est une stratégie politique. Et plus il y en a, mieux c’est pour lui » en vue de se faire réélire, a-t-il accusé.  

Joe Biden et sa colistière, Kamala Harris, se sont entretenus mercredi avec la famille de Jacob Blake, un père de famille noir touché dimanche de plusieurs balles dans le dos tirées à bout portant par un policier blanc à Kenosha, dans le Wisconsin.  

Ces faits ont ravivé la colère aux États-Unis face au racisme et aux violences policières. Des manifestations ont dégénéré à Kenosha en violences, qui ont fait deux morts et un blessé grave.

Un jeune de 17 ans, Kyle Rittenhouse, qui s’était joint à des groupes d’hommes en armes affichant leur volonté de « protéger » la ville, a été arrêté et inculpé mercredi pour ces meurtres, soupçonné d’avoir ouvert le feu sur des manifestants avec un fusil d’assaut.

Sans un mot pour Jacob Blake, Donald Trump a jusqu’ici mis l’accent sur les violences et juré qu’il ne tolèrerait pas « l’anarchie dans les rues américaines ». Il accuse Joe Biden et les démocrates de ne pas vouloir agir.  

Le président acceptera jeudi soir officiellement la nomination du parti républicain pour briguer un second mandat, lors d’un discours très attendu à la Maison-Blanche.  

Dans un discours en forme de réquisitoire contre le milliardaire républicain, la sénatrice Kamala Harris, première colistière noire et d’origine indienne de l’histoire des États-Unis, a de son côté appelé jeudi à ne pas confondre manifestants pacifiques et émeutiers.  

« Soyons clairs, nous ne laisserons pas ces milices et les extrémistes faire dérailler le train de la justice », a ajouté l’ancienne procureure, à Washington.