(Miami) Donald Trump a évoqué vendredi la signature prochaine d’un décret sur l’immigration qui contiendrait « une voie vers la citoyenneté » pour 700 000 jeunes vivant aux États-Unis sans statut légal.

« Ils feront partie d’une loi beaucoup plus importante sur l’immigration », a-t-il affirmé lors d’un entretien à Miami avec la chaîne télévisée en espagnol Telemundo.

« Ce sera une loi très importante, très bonne, basée sur le mérite et elle inclura les DACA », a-t-il ajouté en référence à l’acronyme du programme protégeant depuis 2012 ces jeunes, arrivés illégalement avec leurs parents sur le sol américain.  

Depuis, ils ont construit leur vie aux États-Unis sans obtenir le statut légal de résident permanent tout en ayant pas ou peu de liens avec leur pays d’origine.

Pour les protéger de l’expulsion, le président démocrate Barack Obama avait permis à ces jeunes d’obtenir un numéro de sécurité sociale, précieux sésame pour étudier, travailler ou conduire aux États-Unis.  

Ce texte ne leur accordera pas de statut légal mais « leur donnera une voie vers la citoyenneté », a précisé Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale l’un des marqueurs de son mandat.

Le milliardaire républicain a décidé en 2017 de mettre un terme au programme DACA, selon lui « illégal ». Mais la Cour suprême lui a infligé un camouflet à la mi-juin, en jugeant sa décision « arbitraire », notamment parce que le gouvernement n’avait pas suivi les règles de procédure.

Le texte sera un décret présidentiel qui n’aura pas à être approuvé par le Congrès, et sera signé « d’ici quatre semaines », a-t-il encore dit, soulignant que la Maison-Blanche travaillait actuellement sur les « complexités juridiques » de la loi.  

La cause de ces jeunes, baptisés « Dreamers », est populaire dans l’opinion publique américaine. Environ 30 000 d’entre eux travaillent dans le secteur de la santé et ont été en première ligne face à l’épidémie du coronavirus.

Donald Trump, pour qui certains de ces « Rêveurs » sont « loin d’être des “anges” », avait toutefois promis en novembre de chercher une solution pour qu’ils puissent rester aux États-Unis.  

Cette annonce a fait bondir une partie du camp républicain. Le sénateur du Texas Ted Cruz a estimé sur Twitter que le président avait « ZERO autorité constitutionnelle pour créer “une voie vers la citoyenneté” à coup de décret ».