Des responsables fédéraux étaient tellement inquiets que la confidente de longue date de Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, se suicide après son arrestation qu’ils lui ont enlevé ses vêtements et ses draps et l’ont obligée à porter des vêtements en papier pendant sa garde à vue, a déclaré à l’Associated Press un responsable familier avec le dossier.

Les mesures pour assurer la sécurité de Ghislaine Maxwell pendant qu’elle est enfermée dans une prison fédérale de New York vont bien au-delà des mesures prises par les autorités fédérales lors de son arrestation dans le New Hampshire la semaine dernière.

Le département de la Justice a ajouté des précautions de sécurité supplémentaires et a placé des fonctionnaires fédéraux à l’extérieur du Bureau des prisons chargé d’assurer une protection adéquate pour Guislaine Maxwell. C’est pour empêcher d’autres détenues de lui faire du mal et pour l’empêcher de se faire du mal, a déclaré le responsable.

L’inquiétude vient en partie du fait que Jeffrey Epstein, 66 ans, s’est suicidé dans une prison fédérale à Manhattan l’été dernier alors qu’il était en détention pour des accusations de trafic sexuel, engendrant des théories du complot à propos de sa mort malgré qu’un médecin légiste ait conclu qu’il s’agissait d’un suicide.

Cette histoire a provoqué une tempête qui a atteint la monarchie britannique et des membres de l’élite américaine qui assistaient à des fêtes dans les demeures de Jeffrey Epstein. L’affaire Epstein a également eu des échos jusqu’à la Maison-Blanche, après la diffusion d’une vidéo de Donald Trump et du financier discutant lors d’une fête à Mar-a-Lago, la résidence secondaire de Donald Trump, en 1992.

L’histoire est restée en suspens jusqu’à ce que Ghislaine Maxwell soit arrêtée jeudi dernier pour avoir aidé à attirer au moins trois filles — une aussi jeune que 14 ans — à être agressées sexuellement par Jeffrey Epstein, qui a été accusé d’avoir agressé des dizaines de filles et de femmes pendant de nombreuses années.

Ghislaine Maxwell, la fille du défunt magnat de l’édition britannique Robert Maxwell, était l’ancienne petite amie et proche associée de Jeffrey Epstein. Elle est accusée d’avoir facilité ses crimes et même de s’être jointe à lui pour agresser sexuellement des filles, selon l’acte d’accusation contre elle. Plusieurs victimes d’Epstein ont décrit Maxwell comme sa principale facilitatrice, recrutant et s’occupant des filles pour qu’elles soient abusées. Elle a nié les actes répréhensibles et a qualifié les accusations contre elles de mensonges absolus.

Ghislaine Maxwell a été arrêtée la semaine dernière par une équipe d’agents fédéraux dans un domaine d’un million de dollars qu’elle avait acheté dans le New Hampshire. Les enquêteurs avaient gardé un œil sur elle et savaient qu’elle s’était cachée dans divers endroits de la Nouvelle-Angleterre.

Elle avait changé d’adresse courriel, commandé des colis sous le nom de quelqu’un d’autre et enregistré au moins un nouveau numéro de téléphone sous un pseudonyme « G Max », ont déclaré les procureurs.

Lorsque les agents se sont précipités pour l’arrêter, ils n’étaient pas sûrs qu’elle était même à la maison, a déclaré le responsable. Certains enquêteurs pensaient qu’elle avait peut-être déjà fui les États-Unis pour éviter des poursuites, a ajouté la même source.

Ghyslaine Maxwell a été envoyée au Metropolitan Detention Center de Brooklyn, une prison près d’où Epstein était détenu.

Les autres protocoles mis en place pour l’internement de Maxwell consistent à s’assurer qu’elle ait une colocataire dans sa cellule, qu’elle est surveillée et que quelqu’un est toujours avec elle pendant qu’elle est derrière les barreaux, a déclaré le responsable.

Le responsable n’a pas pu discuter publiquement de l’enquête en cours et s’est entretenu avec l’Associated Press sous couvert d’anonymat.

Le Bureau fédéral des prisons a fait l’objet d’un examen minutieux depuis la mort d’Epstein, avec des changements de personnel et des changements de direction. Le procureur général William Barr a déclaré que la mort de Jeffrey Epstein était le résultat d’une « tempête parfaite de ratés ».

Le Bureau fédéral des prisons est en proie depuis des années à de graves fautes professionnelles, à des violences et à des pénuries de personnel si graves que les gardiens font souvent des heures supplémentaires jour après jour ou sont obligés de faire deux quarts de travail obligatoires.

Il a également lutté récemment avec un nombre croissant de cas de coronavirus dans les prisons à travers les États-Unis.