(Washington) Le Sénat des États-Unis, à majorité républicaine, a passé mercredi le cap symbolique de la 200e confirmation d’un juge nommé par Donald Trump qui, depuis son élection, a profondément remanié le système judiciaire fédéral.

52 sénateurs sur 100, tous républicains, ont validé la nomination de Cory Wilson, 49 ans, à une Cour d’appel de la Nouvelle-Orléans, dans le sud du pays.  

Les démocrates s’étaient opposés violemment à la nomination de cet ancien élu du Mississippi, partisan selon eux de mesures restreignant l’accès au vote pour les minorités. Mais plusieurs réformes du processus de confirmation, depuis 2013, ont retiré tout moyen d’action au groupe minoritaire.  

Le leader républicain du Sénat Mitch McConnell en a profité depuis le début du mandat de Donald Trump pour confirmer à marche forcée les candidats du président, choisis pour leurs états de service conservateurs et leur jeune âge afin d’imprimer une marque durable sur les tribunaux du pays.

« Après cette barre de 200, il ne reste plus un seul poste de juge vacant dans les cours d’appel du pays pour la première fois depuis au moins 40 ans », s’est félicité le sénateur dans une vidéo aux accents victorieux mise en ligne sur son fil Twitter.

C’est une « étape historique », a renchéri son confrère Lindsey Graham, qui dirige la commission judiciaire du Sénat.

Parmi les 200 confirmations de juges fédéraux, sur 860 postes dans l’ensemble du pays, deux concernaient des postes à la Cour suprême des États-Unis, où Donald Trump avait promis pendant sa première campagne présidentielle de nommer des juges opposés à l’avortement et défenseurs du port d’armes.

Dans le cadre de sa campagne de réélection, le président vantait régulièrement ce bilan, censé lui assurer à nouveau le vote de la droite religieuse lors du scrutin du 3 novembre.

Mais la Cour suprême a pris la semaine dernière des décisions contraires à ses valeurs sur les minorités sexuelles et de jeunes migrants sans-papiers, compliquant le message du milliardaire républicain.

Et l’opposition souligne le manque de diversité des juges choisis par Donald Trump (trois quarts d’hommes, 85 % blancs).