(New York) Michael Cohen, ex-avocat personnel de Donald Trump qui était derrière les barreaux pour diverses fraudes et violation des lois électorales, est sorti de prison jeudi et rentré à son domicile new-yorkais, où il devrait finir de purger sa peine pour cause de pandémie.

M. Cohen, 53 ans, était incarcéré depuis mai 2019 dans la prison fédérale d’Otisville, au nord-ouest de New York, où il devait rester jusqu’en novembre 2021.  

Une voiture l’a déposé jeudi matin devant son domicile de Park Avenue, dont il est sorti masqué, murmurant quelques mots à peine audibles avant de pénétrer dans l’immeuble.  

Il avait été condamné à trois ans de prison en décembre 2018 pour avoir acheté le silence de deux anciennes maîtresses présumées de Donald Trump pendant la campagne présidentielle de 2016, en violation des lois électorales, fraudé sur ses impôts et menti au Congrès.

Lui qui travailla 10 ans pour la Trump Organization a toujours estimé sa condamnation injuste, affirmant n’avoir fait qu’exécuter les ordres de l’ancien magnat de l’immobilier.  

Ses avocats demandaient depuis mars à ce qu’il puisse bénéficier, comme plus de 2000 prisonniers fédéraux, d’une assignation à domicile en raison des risques de contagion du nouveau coronavirus dans les établissements pénitentiaires.  

Ils faisaient valoir ses antécédents médicaux, y compris des « problèmes pulmonaires » qui le rendraient particulièrement vulnérable face au virus.  

Un juge fédéral avait dans un premier temps refusé sa requête, soulignant qu’elle constituait un nouvel exemple de son refus d’« accepter les conséquences de sa condamnation ».

« Il reste encore beaucoup de choses à dire […] J’ai hâte d’arriver au jour où je pourrais partager la vérité », avait déclaré Michael Cohen avant d’entrer en prison.  

Il avait parlé d’écrire un livre et de faire adapter ses expériences à l’écran. Donald Trump, contre lequel il s’était retourné après avoir s’être longtemps présenté comme son « pitbull », l’avait de son côté qualifié de « faible » et de « rat », prêt à tous les mensonges pour éviter la prison.

Près de 2500 détenus de prisons fédérales américaines ont été libérés (sur environ 150 000 détenus au total) en raison de la pandémie.  

Parmi eux, Paul Manafort, l’ex-directeur de campagne de Donald Trump, sorti de prison le 13 mai alors qu’il purgeait une peine de sept ans et demi pour des fraudes débusquées dans le cadre de la tentaculaire enquête sur des soupçons de collusion entre Moscou et l’équipe de campagne du milliardaire républicain lors de la présidentielle 2016.