(Washington) La Chambre des représentants a adopté vendredi une proposition démocrate pour un nouveau plan d’aide titanesque de 3000 milliards de dollars afin de lutter contre les ravages de la pandémie de coronavirus aux États-Unis, qui ne devrait toutefois pas être approuvé au Sénat, républicain.      

Ce texte est « mort-né », martèlent les républicains et le président américain Donald Trump, dont la signature est nécessaire pour qu’il entre en vigueur.  

La chambre basse, à majorité démocrate, a approuvé le texte par 208 voix pour et 199 contre.  Quatorze démocrates ont voté contre et un républicain pour.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell a estimé que la proposition démocrate n’était « pas sérieuse du tout ». Il pourrait donc même éviter tout bonnement de la soumettre au vote de la chambre haute.  

Atteignant un montant inédit de 3000 milliards de dollars, ce projet de loi comprend de nouveaux paiements directs aux Américains et près de 1000 milliards de dollars pour les États et collectivités locales afin qu’ils assurent les salaires des employés publics « essentiels » dans les hôpitaux, les écoles…  

Il prévoit également des fonds pour les petites et moyennes entreprises, la recherche sur le dépistage et le traçage, et de l’aide alimentaire pour les plus modestes.    

« Approuvez cette loi pour donner aux familles le soutien dont elles ont besoin. Il s’agit du peuple américain. Ce sont nos familles. Elles souffrent, elles ont besoin d’aide, nous avons les moyens et la possibilité de le faire », a déclaré la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, dans l’hémicycle.  

Elle avait la veille admis que ce texte pourrait servir de démarrage aux négociations.

« Il ne me semble pas qu’un autre plan de 3000 milliards de dollars devrait être l’objectif » du moment, avait souligné plus tôt, vendredi, le conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow.

La Maison-Blanche et les républicains préconisent une « pause » pour évaluer l’impact des mesures d’une ampleur historique déjà mises en œuvre, avec l’adoption fin mars d’un plan de relance historique de 2200 milliards de dollars, complété par 500 milliards de dollars de nouvelles mesures fin avril.

« Pensez-vous que le virus fasse une pause ? » a rétorqué Nancy Pelosi dans l’hémicycle.  

En pleine année électorale, les enjeux sont grands pour les deux partis dans un pays où plus de 36 millions de personnes ont pointé au chômage depuis l’arrêt brutal de l’économie mi-mars.  

Rompant avec sa longue tradition, et malgré la forte opposition de certains républicains, la Chambre a d’autre part approuvé vendredi une résolution autorisant temporairement le vote par procuration dans l’hémicycle. Un parlementaire présent dans l’hémicycle pourra voter pour un autre absent. Les élus pourront participer aux commissions à distance.  

Une mesure censée éviter aux quelque 435 élus de la Chambre de converger sur Washington en pleine pandémie, comme ils ont dû le faire pour approuver les mesures d’urgence ces dernières semaines.