(Los Angeles) La police de l’immigration américaine a fait état jeudi du premier décès d’un migrant sans-papiers des suites de la COVID-19 dans l’un de ses centres de détention, qualifiés de « pièges mortels » par des militants des droits humains.

Il s’agit d’un homme de 57 ans, Carlos Escobar-Mejia, originaire du Salvador et entré illégalement aux États-Unis en 1980, a indiqué la police de l’immigration (ICE) dans un communiqué.

Il avait été arrêté en janvier et était détenu au centre d’Otay Mesa, dans le comté de San Diego. Carlos Escobar-Mejia avait été hospitalisé le 24 avril après avoir manifesté des symptômes de la COVID-19 et avoir été testé positif à cette maladie.

Son décès est survenu mercredi matin à l’hôpital, souligne l’ICE.

C’est le premier décès lié au nouveau coronavirus connu à ce jour dans les centres de détention pour migrants aux États-Unis, où 705 cas sont officiellement recensés, dont 132 pour le seul centre d’Otay Mesa, géré par un opérateur privé sous contrat.

« Otay Mesa détient le plus grand nombre de cas de COVID-19 parmi tous les centres de détention de la police de l’immigration du pays », souligne l’ACLU, puissante organisation de défense des droits humains.

« Les migrants qui y sont détenus l’ont surnommé le “piège mortel” en raison de l’absence de mesures de précaution prises par le personnel », affirme l’ACLU.

Respecter les règles de distanciation physique est quasiment impossible dans ces centres, où la surface disponible est de seulement 110 m2 pour 100 détenus, d’après des témoignages de migrants recueillis par l’AFP.

Saisi par l’ACLU, un juge fédéral a ordonné la semaine dernière la remise en liberté immédiate des détenus les plus vulnérables dans ces centres. Selon l’organisation, la police de l’immigration avait identifié 130 personnes répondant à ces critères mais n’en a libéré que deux.

« Aujourd’hui, l’une de ces personnes est morte parce que l’ICE a refusé de la relâcher pendant qu’elle avait encore une chance de survivre à ce virus mortel », a déploré dans un communiqué Monika Langarica, avocate spécialisée dans les droits des migrants auprès de l’ACLU.

« C’est une terrible tragédie qu’il était parfaitement possible de prévoir et d’éviter. Pendant des mois, les experts en santé publique et les responsables de la détention ont averti que ces centres seraient des bouillons de culture pour la COVID-19, et un piège mortel pour des milliers de personnes », a déclaré Andrea Flores, directrice adjointe des politiques migratoires pour l’ACLU.

« Des soins médicaux complets sont disponibles pour les détenus à compter du moment où ils arrivent et durant tout leur séjour » dans les centres de détention, assure l’ICE dans son communiqué.