(Washington) Donald Trump a prédit jeudi que la justice allait refermer les poursuites contre son ancien conseiller à la Sécurité nationale Michael Flynn, qui avait plaidé coupable de parjure en 2017 en raison de mensonges sur ses contacts avec un diplomate russe.

« Il est en voie d’être blanchi », a déclaré à la presse le président américain en marge d’une rencontre à la Maison-Blanche avec des gouverneurs, en s’appuyant sur des notes produites récemment par les avocats de M. Flynn.  

Ces documents « l’exonèrent totalement », a poursuivi Donald Trump en accusant les enquêteurs du FBI, « des flics pourris » selon lui, d’avoir « tourmenté » son ancien conseiller. « Ils étaient après lui, ils voulaient le forcer à mentir », a-t-il encore dit.

Entre l’élection et l’investiture de Donald Trump, Michael Flynn a eu des échanges confidentiels avec l’ambassadeur russe à Washington, Sergueï Kisliak.

La police fédérale qui enquêtait sur les ingérences russes dans la présidentielle avait interrogé M. Flynn le 24 janvier 2017, mais il avait dissimulé ses contacts.  

Nommé conseiller à la Sécurité nationale, il avait rapidement dû démissionner pour avoir également menti au vice-président Mike Pence à ce sujet.

Après la nomination d’un procureur spécial chargé d’établir s’il y avait eu collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump, Michael Flynn avait accepté en 2017 de plaider coupable de parjure et de coopérer avec la justice. En échange, il n’avait pas été inculpé pour des activités non déclarées de lobbying au service de la Turquie.

Mais l’ancien général de 61 ans a changé d’avocats l’an dernier et de stratégie de défense.

Menacé d’une peine de six mois de prison, il a décidé de revenir en arrière et a plaidé « non coupable » le 14 janvier. Quinze jours plus tard, ses avocats ont déposé une motion pour faire annuler toute la procédure, arguant de vices de procédure « honteux ».

Leur demande est en cours d’examen devant un tribunal de Washington. A cette occasion, ses avocats ont rendu publiques des notes d’un responsable du FBI conseillant aux enquêteurs sur les moyens de mener l’entretien avec le général Flynn.

« Quel est votre but ? L’admission de la vérité ou de le faire mentir pour que nous puissions le poursuivre ou le pousser à la démission ? », a écrit cet agent non identifié.

D’après des experts policiers, il s’agit d’une stratégie classique face à un suspect. Les défenseurs de Michael Flynn y voient la preuve d’une manipulation.

Donald Trump, qui a régulièrement laissé entendre qu’il pourrait accorder une grâce présidentielle à son ancien conseiller, a de son côté toujours dénoncé l’enquête russe comme une « chasse aux sorcières » destinée à lui nuire.  

Celle-ci s’est conclue il y a un an sur un épais rapport qui a relevé l’absence de preuves de collusion, mais une série de pressions troublantes exercées par Donald Trump sur l’enquête.