(Washington) Le gouvernement américain a annoncé vendredi être prêt à entamer la collecte d’ADN de tous les migrants placés en camp de rétention et à l’enregistrer dans une base de données de la police fédérale.

Le département de la Sécurité intérieure (DSH) avait fait savoir à l’automne qu’il travaillait sur cette mesure, s’attirant de vives critiques des défenseurs des droits humains et des migrants.

Après des tests localisés, le gouvernement de Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale un des marqueurs de sa présidence, est désormais prêt à la généraliser.

La mesure s’inscrit, selon le département de la Justice, dans le cadre d’une loi adoptée en 2005 qui avait autorisé la création d’un fichier fédéral avec le profil génétique de toutes les personnes arrêtées ou condamnées pour des crimes ainsi que « des migrants détenus par les États-Unis ».

Le gouvernement du président démocrate Barack Obama avait toutefois demandé une exemption pour les migrants, expliquant ne pas avoir les moyens pour récolter et analyser des centaines de milliers de tests ADN chaque année.

Depuis, des « avancées technologiques » ont « considérablement réduit le fardeau » et une nouvelle réglementation, qui sera publiée officiellement lundi, annule cette exception, selon un communiqué du département de la Justice.

Cela « aidera à sauver des vies et à juger des criminels », a assuré le secrétaire adjoint de la Justice Jeffrey Rosen cité dans le communiqué.

Mais les défenseurs des droits y voient une menace pour la protection des données individuelles et ont critiqué l’amalgame entre les migrants et les criminels.

« Collecter l’empreinte génétique des migrants en détention ne renforce pas la sécurité – ça aide juste le gouvernement à attaquer ces communautés », a commenté Naureen Shah, une responsable de la puissante association ACLU.

Cela « nous rapproche du moment où le gouvernement frappera à nos portes pour demander notre ADN sous le même prétexte fallacieux que, un jour, nous pourrions commettre un crime », a-t-elle ajouté dans un communiqué.