(Washington) L’ex-président américain Jimmy Carter, artisan du premier accord de paix israélo-arabe, a vivement critiqué jeudi le plan de Donald Trump pour régler le conflit entre Israël et les Palestiniens en estimant qu’il violait le droit international.

« Le nouveau plan américain sape les perspectives de parvenir à une juste paix entre Israéliens et Palestiniens. S’il est mis en œuvre, ce plan va ruiner la seule solution viable à ce conflit au long cours, la solution à deux États », a déclaré l’ancien président démocrate âgé de 95 ans, deux jours après la présentation de la proposition de son lointain successeur républicain.

Donald Trump a proposé la création, soumise à des conditions draconiennes, d’un État palestinien amputé de la vallée du Jourdain et des colonies israéliennes qui seraient annexées par Israël, et avec une capitale reléguée dans les faubourgs de Jérusalem-Est. Les dirigeants palestiniens ont immédiatement refusé de négocier sur cette base.

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Le président Donald Trump et le premier ministre d'Israël Benyamin Nétanyahou lors de leur annonce conjointe d'un plan de paix immédiatement rejeté par les autorités palestiniennes.

L’administration de l’ex-magnat de l’immobilier défend ses positions très favorables à l’État hébreu en faisant valoir que les solutions sur la base du consensus international ont jusqu’ici échoué à favoriser la paix.

Jimmy Carter a lui été à l’origine, durant son mandat, d’une des rares avancées diplomatiques des dernières décennies au Moyen-Orient : les accords de paix israélo-égyptiens conclus le 17 septembre 1978 dans la résidence présidentielle de Camp David, prélude au premier traité entre l’État hébreu et un pays arabe.

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Jimmy Carter a lui été à l’origine, durant son mandat, d’une des rares avancées diplomatiques des dernières décennies au Moyen-Orient : les accords de paix israélo-égyptiens, signés à Camp David en 1978. Ci-haut, (de gauche à droite) le président égyptien Anouar el-Sadate, le président Carter, et le premier ministre d'Israël Menachem Begin lors de la poignée de main à trois à la Maison-Blanche le 26 mars 1979.

Le plan Trump « viole la solution à deux États sur la base des frontières de 1967, inscrite dans un grand nombre de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », a déploré l’ex-président. « En outre, cette proposition viole le droit international au sujet du droit à l’autodétermination, de l’acquisition de territoires par la force, de l’annexion de territoires occupés », a-t-il estimé.

« En nommant Israël “l’État-nation du peuple juif”, le plan favorise aussi le déni de droits égaux pour les Palestiniens citoyens d’Israël », a-t-il mis en garde, appelant les pays membres de l’ONU à « rejeter toute mise en œuvre israélienne unilatérale de cette proposition ».