(Washington) Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a accusé lundi Téhéran de vouloir « tout faire » pour mettre fin aux manifestations contre les autorités iraniennes, tout en réitérant les mises en garde contre une nouvelle répression.

« On voit actuellement les Iraniens descendre dans les rues en nombres stupéfiants malgré les risques énormes qu’ils encourent personnellement », a-t-il déclaré lors d’un discours à l’Université californienne de Stanford.

« Les États-Unis sont à leur côté dans leurs appels en faveur de la liberté et de la justice, et dans leur colère justifiée contre l’ayatollah » Ali Khamenei « et ses sbires », a-t-il ajouté.

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Le secrétaire d'État Mike Pompeo était à l'Université de Stanford, en Californie, lundi.

Il a cité le président Donald Trump, qui a mis en garde durant le week-end les autorités iraniennes contre toute répression des manifestations, et a appelé les alliés des États-Unis à véhiculer ce même avertissement.

L’armée iranienne a reconnu samedi avoir abattu par erreur un avion de ligne ukrainien le 8 janvier, tuant les 176 personnes à son bord, dans le sillage de la riposte militaire de la République islamique à la mort, dans une frappe américaine en Irak voisin, du puissant général iranien Qassem Soleïmani.

Depuis samedi soir, des manifestants dénoncent l’attitude du pouvoir, qui avait dans un premier temps nié toute responsabilité dans le crash du Boeing.

Les responsables américains ont tweeté ces deux derniers jours plusieurs messages de soutien aux manifestants.

« Je ne suis pas naïf », a toutefois assuré Mike Pompeo. « Le Bassij », mouvement paramilitaire de volontaires islamiques, « et les voyous iraniens vont tout faire pour mettre fin à ces manifestations », a-t-il estimé.

« On a vu les gaz lacrymogènes, il a été fait état de violences dès hier », a-t-il souligné, assurant que les manifestants brûlaient pour leur part des affiches à l’effigie de Qassem Soleimani.

« Waouh ! Les magnifiques manifestants iraniens ont refusé de marcher sur notre Grand Drapeau Américain, ou en tout cas de le dénigrer », a aussi tweeté lundi Donald Trump. « Il a été mis dans la rue pour qu’ils le piétinent et ils l’ont plutôt contourné. Gros progrès ! », a-t-il ajouté.