(Washington) L’Ukraine s’est inquiétée dès le 25 juillet, jour de l’appel controversé entre Donald Trump et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, du sort d’une aide militaire américaine qui avait été gelée par la Maison-Blanche, a déclaré mercredi une responsable du Pentagone.

Selon Laura Cooper, chargée de l’Ukraine au département américain de la Défense, l’ambassade ukrainienne à Washington a adressé ce jour-là des courriels à son équipe demandant en gros : « Que se passe-t-il avec l’aide sécuritaire ? »

PHOTO ANDREW HARNIK, ASSOCIATED PRESS

La chargée de l’Ukraine au département américain de la Défense, Laura Cooper

Jusqu’ici, tous les témoins entendus dans la procédure de destitution visant le président américain avaient affirmé que Kiev avait appris le gel de l’aide plus tard, vers la fin août, en tout cas après l’appel du 25 juillet au cours duquel Donald Trump a demandé à son homologue ukrainien d’enquêter sur ses adversaires démocrates.

Dans cette conversation téléphonique dont le contenu a déclenché l’enquête du Congrès, le président Zelensky évoque l’acquisition de nouveaux Javelin, des lance-missiles antichar que l’administration Trump a accepté de lui fournir.

« J’aimerais toutefois que vous nous rendiez un service », répond le président américain, avant de demander des enquêtes sur les démocrates, et notamment l’ancien vice-président Joe Biden et son fils Hunter, qui était alors membre du conseil d’administration du groupe gazier ukrainien Burisma.

Les démocrates tentent de prouver que Donald Trump a exercé un chantage sur l’Ukraine en conditionnant notamment la reprise de l’aide militaire au lancement de ces enquêtes, avec des arrières-pensées de politique intérieure.  

Joe Biden est l’un des favoris pour porter les couleurs démocrates face au sortant républicain lors de la présidentielle américaine de novembre 2020.

Le camp du président avait toutefois fait valoir jusqu’ici que l’Ukraine n’était pas au courant du gel de l’aide lors du coup de fil du 25 juillet.