(Washington) Les États-Unis ont imposé lundi des sanctions ciblées à trois ministres turcs dans le cadre d’un décret présidentiel de Donald Trump visant à convaincre Ankara de « mettre fin immédiatement à son offensive » contre les Kurdes en Syrie, a annoncé le gouvernement américain.

Les ministres de l’Énergie, de la Défense et de l’Intérieur sont frappés par les mesures américaines, selon un communiqué du Trésor américain. Leurs éventuels avoirs aux États-Unis sont gelés et leurs transactions internationales en dollars sont bloquées.

Les ministères de la Défense et de l’Énergie sont également visés, en tant qu’institutions.

Ces sanctions sont autorisées par un décret du président des États-Unis annoncé peu auparavant et signé dans la foulée. Ce texte prévoit aussi de bloquer l’entrée sur le territoire américain des personnes sanctionnées.

Il permet de viser un très grand nombre de responsables turcs impliqués dans des actes mettant en danger les civils ou déstabilisant le nord-est de la Syrie, mais à ce stade, l’administration Trump a décidé de ne les appliquer qu’à ces trois ministres et deux ministères.

« L’offensive militaire turque met en danger des civils et menace la paix, la sécurité et la stabilité dans la région », a indiqué M. Trump dans un communiqué, évoquant de « possibles crimes de guerre ».

Le locataire de la Maison-Blanche a par ailleurs annoncé la fin « immédiate » des négociations avec la Turquie et la hausse des tarifs douaniers sur l’acier en provenance d’Ankara.

« Je suis totalement prêt à détruire rapidement l’économie turque si les dirigeants turcs poursuivent dans cette voie dangereuse et destructrice »,

« Si l’opération de la Turquie continue, elle va aggraver une crise humanitaire déjà grave et en pleine expansion, avec des conséquences potentiellement désastreuses », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un communiqué. « Pour éviter de nouvelles sanctions imposées dans le cadre de ce nouveau décret présidentiel, la Turquie doit mettre fin immédiatement à son offensive unilatérale dans le nord-est de la Syrie et reprendre le dialogue avec les États-Unis sur la sécurité » dans la région, a-t-il prévenu.

Le Congrès américain menace de son côté d’adopter rapidement des sanctions économiques beaucoup plus vastes contre la Turquie.