(Washington) Les chefs démocrates de commissions du Congrès ont exigé lundi de l’avocat personnel de Donald Trump, Rudy Giuliani, qu’il leur livre des documents liés à l’affaire ukrainienne dans le cadre de leur enquête en vue d’une procédure de destitution contre le président républicain.  

«Votre refus ou échec à respecter cette injonction constituera la preuve d’une entrave à l’enquête de la Chambre» des représentants en vue d’une procédure de destitution, écrivent les démocrates dans un communiqué le sommant de remettre les documents d’ici le 15 octobre.  

M. Giuliani «a admis à la télévision qu’il avait demandé, en tant qu’avocat personnel du président, au gouvernement ukrainien de cibler l’ancien vice-président Joe Biden», possible rival démocrate de M. Trump en 2020, affirment les chefs des commissions des Affaires étrangères, du Renseignement et de supervision de l’exécutif. 

«En plus de ce grave aveu, vous avez déclaré plus récemment être en possession de preuves – sous la forme de textos, registres d’appels téléphoniques, et d’autres communications – indiquant que vous n’agissiez pas seul et que d’autres responsables du gouvernement Trump ont pu être impliqués dans ce complot», poursuivent-ils.  

Les démocrates ont ouvert le 24 septembre une enquête au Congrès en vue d’une mise en accusation de Donald Trump. Ils le soupçonnent d’avoir fait pression sur son homologue ukrainien pour qu’il mène des investigations sur le fils de Joe Biden.

Hunter Biden était membre du conseil d’administration d’un groupe gazier ukrainien pendant que son père était vice-président.  

AP

Hunter Biden

Le président américain avait mandaté son avocat personnel pour qu’il enquête sur les affaires de Hunter Biden en Ukraine.

M. Giuliani, ex-maire de New York, a rencontré plusieurs responsables ukrainiens au cours de son enquête. Il a affirmé publiquement avoir agi en concertation avec le département d’État.

La Chambre des représentants, à majorité démocrate, sera chargée de mener cette première étape dans la procédure de destitution. Si elle vote une «inculpation», le Sénat, contrôlé par les républicains, devra ensuite conduire le «procès» du président.