(Los Angeles) Une juge fédérale de Californie a bloqué vendredi une tentative du gouvernement du président Donald Trump de revenir sur un accord qui l’empêche de détenir indéfiniment des enfants résidant clandestinement sur le territoire des États-Unis.

La décision de la juge Dolly Gee porte sur l’accord dit « de Flores », qui stipule que le gouvernement ne peut détenir des enfants migrants pendant plus de 20 jours. La Maison-Blanche a tenté d’annuler cet accord vieux de 22 ans en arguant qu’il était devenu obsolète et n’était pas adapté pour faire face à l’afflux massif de familles de migrants aux États-Unis ces dernières années.

Mais pour la juge Gee, l’administration « ne peut tout simplement pas ignorer les exigences du jugement juste parce qu’elle n’est plus d’accord avec elles pour des raisons politiques », écrit-elle.

Pour la juge californienne, les représentants du gouvernement n’ont pas démontré le bien-fondé de leur demande et auraient pu solliciter le parlement pour adopter des mesures remettant en cause l’accord de Flores.

« Faute d’avoir obtenu satisfaction, les défendeurs ne peuvent pas imposer leur volonté en promulguant des règlements qui abrogent les principes les plus fondamentaux » de l’accord de Flores, « cela viole l’état de droit et ce tribunal ne peut le permettre », conclut Dolly Gee.

Un porte-parole du ministère de la Justice a déclaré que l’administration était « déçue » par cette décision et qu’elle continuerait à travailler « pour rétablir l’intégrité de notre système d’immigration ».

L’action en justice avait été déclenchée par vingt États américains contestant la décision du gouvernement d’abroger le système actuel.

Le président Trump a fait de la lutte contre l’immigration illégale un élément clé de sa campagne en 2016.

L’an dernier, il avait mis en place une politique migratoire qui avait abouti à la séparation de plus de 2 300 enfants migrants de leurs parents, suscitant une vive polémique, avant d’y mettre fin.