(New York) Le président Donald Trump a assuré mercredi qu’il soutenait « pleinement la transparence » sur le lanceur d’alerte qui s’était le premier inquiété du contenu d’une de ses conversations téléphoniques avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

« Nous allions le faire de toute façon, mais j’ai informé tous les membres de la Chambre des représentants que je soutenais pleinement la transparence sur les informations concernant le soi-disant lanceur d’alerte », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

Le président américain a néanmoins immédiatement contre-attaqué en indiquant qu’il insistait aussi pour qu’il y ait « transparence sur Joe Biden et son fils Hunter », concernant « les millions de dollars qui ont été rapidement et facilement sortis d’Ukraine et de Chine lorsqu’il était vice-président ».  

Il a aussi réclamé de la « transparence de la part des démocrates qui sont allés en Ukraine et ont essayé de contraindre le nouveau président » Volodymyr Zelensky, de « faire des choses », en utilisant des « menaces », selon lui.

Menacé par une procédure de destitution, Donald Trump a dû publier mercredi le contenu d’une conversation téléphonique dans laquelle il demande au président ukrainien d’enquêter sur son rival Joe Biden.  

L’échange a été jugé « accablant » par les démocrates, mais qualifié de « normal » par MM. Trump et Zelensky. « Pas de pression, rien du tout » : Donald Trump a contesté mercredi toute irrégularité après la publication du contenu d’un échange dans lequel il demande à son homologue ukrainien d’enquêter sur son rival Joe Biden.  

Cet échange, « accablant » pour les démocrates, met en difficulté le 45e président américain, désormais menacé par une procédure de destitution explosive.  

« Une destitution pour ça ? C’est une blague ! »

Visiblement fatigué, presque abattu, il a tenté de poser en président actif sur tous les fronts diplomatiques, pendant que ses adversaires démocrates, animés par un désir de revanche, s’acharnaient selon lui dans des « chasses aux sorcières » sans fin.

« Une destitution pour ça ? C’est une blague ! », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse dans un hôtel new-yorkais, proche dus siège des Nations unies.

« Les démocrates ont fait ça durant le semaine des Nations unies, c’était tout planifié… », a-t-il avancé.

La transcription de cet échange, sur la base de notes, jette une lumière crue sur la relation asymétrique entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, un novice en politique élu en avril à la tête d’un pays très dépendant de l’aide américaine.

Après avoir souligné que son pays « a été très très bon à l’égard de l’Ukraine » sans que cela ait été « forcément réciproque », Donald Trump évoque Joe Biden, parmi les favoris de la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2020, et les affaires en Ukraine de son fils Hunter.

« Beaucoup de gens veulent en savoir plus sur le sujet, donc cela serait formidable si vous pouviez vous pencher dessus », dit-il à Volodymyr Zelensky.

Donald Trump propose à son homologue ukrainien de travailler en coopération avec son avocat Rudy Giuliani, « un homme très respecté » et avec le ministre américain de la Justice Bill Barr et précise que les deux juristes vont se mettre en contact avec lui prochainement.

Dans son échange, M. Trump ne brandit pas de menace concrète et ne propose pas directement de contrepartie. Mais il invite le président ukrainien à la Maison-Blanche aussitôt après avoir écouté sa réponse sur Joe Biden.

Mercredi, Donald Trump a assuré que cet échange était parfaitement « anodin » et qu’il n’avait exercé « aucune pression » sur M. Zelensky.  

« Ce fut un bon échange téléphonique, normal », a abondé M. Zelensky lors de sa première rencontre avec M. Trump, à New York. « Personne n’a fait pression sur moi », a-t-il encore assuré, tout en soulignant ne pas vouloir « être impliqué dans les élections aux États-Unis ».