(Washington) Donald Trump a vivement défendu dimanche le juge Brett Kavanaugh, de nouveau accusé d'avoir eu un comportement sexuel déplacé dans sa jeunesse, près d'un an après sa confirmation tumultueuse à la Cour suprême des États-Unis. 

Le New York Times assure dimanche que Brett Kavanaugh, quand il était étudiant à Yale dans les années 80, avait exhibé son sexe lors d'une soirée arrosée et que des amis l'avaient poussé à le mettre dans la main d'une étudiante.

Le quotidien donne le nom d'un témoin qui avait rapporté l'incident à la police fédérale et à des sénateurs il y a un an, au moment où d'autres accusations émergeaient contre Brett Kavanaugh.

Le FBI, chargé d'enquêter sur celui que Donald Trump venait de choisir pour entrer dans le temple du droit américain, n'avait pas donné suite à son témoignage, selon le journal.

«Les démocrates de la gauche radicale et leurs partenaires des médias lamestream repartent à l'attaque contre Kavanaugh (...) Il est innocent et a été traité de manière HORRIBLE», a tweeté Donald Trump.

«Brett Kavanaugh devrait commencer à lancer des poursuites en diffamation ou le département de la Justice devrait venir à sa rescousse», a-t-il ajouté, en dénonçant des mensonges «incroyables».

Le milliardaire républicain a toujours apporté un soutien sans réserve au magistrat conservateur malgré les graves accusations ayant fait surface lors de son processus de confirmation au Sénat.

Une ancienne camarade d'école secondaire, Christine Blasey Ford, l'avait accusé d'une tentative de viol remontant à 1982. Lors d'une audition très suivie devant la chambre haute du Congrès, elle s'était dite sûre à «100%» d'avoir été agressée par Brett Kavanaugh quand il avait 17 ans et elle 15.

Témoignant après elle, le magistrat avait clamé son innocence et s'était dit victime d'une campagne de dénigrement orchestrée par l'extrême gauche.

À l'époque, une ancienne étudiante de Yale, Deborah Ramirez, avait aussi accusé Brett Kavanaugh d'avoir exhibé son sexe près de son visage lors d'une soirée alcoolisée - un incident distinct de celui rapporté dimanche. 

«Honte»

Le Sénat avait ordonné au FBI de mener un complément d'enquête. Après de brèves investigations, la police fédérale n'avait pas pu corroborer les accusations de Mme Blasey Ford ni de Deborah Ramirez.

REUTERS

Christine Blasey Ford

Selon les journalistes du New York Times, qui vont bientôt publier un livre sur le sujet, Mme Ramirez avait donné une liste de 25 personnes susceptibles de conforter ses propos, mais aucune n'avait été contactée par les enquêteurs.

Suite aux conclusions du FBI, Brett Kavanaugh avait été confirmé par le Sénat à une courte majorité de 50 voix contre 48, sur fond de manifestations dans le pays. 

Il est désormais membre à vie de la Cour suprême, qui est chargée d'arbitrer les litiges portant sur de grands sujets de société (avortement, port d'armes, droits des minorités...).

Son arrivée a fait basculer la haute Cour dans le camp conservateur avec cinq magistrats sur neuf, et représente l'une des principales victoires de Donald Trump, qui ne cesse de s'en prévaloir dans sa campagne pour sa réélection en 2020.

Dimanche, plusieurs concurrents à la primaire démocrate ont appelé à rouvrir les investigations contre le juge Kavanaugh, estimant que son processus de confirmation avait été une «honte».

«Brett Kavanaugh a menti au Sénat et au peuple américain», a assuré sur Twitter la sénatrice Kamala Harris, en réclamant sa destitution.