(Washington) Un élu républicain du Texas a menacé sur Twitter un candidat à l’investiture du parti démocrate pour la présidentielle américaine, Beto O’Rourke, qui avait plaidé jeudi soir pour la confiscation des fusils d’assaut utilisés dans plusieurs fusillades meurtrières ces derniers mois.

« Mon AR est prêt à te recevoir Robert Francis », a écrit sur Twitter Briscoe Cain, un élu local de Houston, utilisant le diminutif du fusil militaire de type AR-15 et les vrais prénoms de M. O’Rourke.  

« Bien sûr qu’on va prendre votre AR-15, votre AK-47 », avait auparavant lancé pendant le débat démocrate organisé à Houston Beto O’Rourke, ex-élu du Texas où il est né, sous des applaudissements nourris.

Partisan d’une restriction sévère des ventes d’armes dans un pays où la question divise profondément, M. O’Rourke avait réclamé le rachat obligatoire par le gouvernement des armes « qui sont faites pour tuer des gens sur un champ de bataille », dont « les munitions à grande vitesse et fort impact, quand vous êtes touchés, déchirent tout à l’intérieur de votre corps ».  

Le message de Briscoe Cain a depuis été supprimé par le réseau social après que le candidat a dénoncé une « menace de mort ». Son équipe de campagne a indiqué vendredi à l’AFP qu’elle avait également fait un signalement au FBI, la police fédérale.

« Clairement, vous ne devriez pas posséder d’AR-15 et personne ne le devrait non plus », a écrit Beto O’Rourke dans la nuit à l’adresse de l’élu texan qui a répondu : « Tu es un gamin, Robert Francis ».

Âgé de 34 ans, Brisco Cain se présente sur son site internet comme « un conservateur aux fortes convictions morales toujours prêt à défendre le Texas des attaques perpétuelles de la part des progressistes contre notre foi, notre famille et nos valeurs ».  

L’été a été marqué aux États-Unis par plusieurs tueries, dont deux au Texas, qui ont fait près de 40 morts.

À chaque bain de sang, de nombreuses voix s’élèvent pour demander des vérifications renforcées des antécédents des acheteurs et l’interdiction des armes les plus meurtrières. Mais le puissant lobby des armes à feu — la National Rifle Association (NRA), qui a l’oreille du président Donald Trum — s’y est toujours opposé.

Les démocrates, qui contrôlent la chambre basse du Congrès, ont annoncé lundi leur intention de faire avancer des lois plus strictes sur les armes, appelant les sénateurs républicains, majoritaires à la Chambre haute, à les suivre.  

« Il faut des vérifications d’antécédents lors de toutes les ventes — pas de failles, pas d’exceptions. Il faut racheter tous les fusils d’assaut. Et c’est notre devoir d’y parvenir », a réaffirmé vendredi sur Twitter le candidat, qui est à la traîne dans les sondages.  

La phrase « Bien sûr qu’on va prendre votre AR-15 », grâce à son succès, s’était retrouvée dès jeudi soir imprimée sur des T-shirts vendus 30 dollars sur le site de campagne du candidat.  

Le droit au port d’armes est inscrit dans la Constitution américaine et un tiers des adultes déclarent posséder au moins une arme à feu. L’AR-15, similaire au M-16 de l’armée américaine, est extrêmement répandu aux États-Unis où il équipe de nombreux chasseurs et amateurs de tir.