(Washington) Un Américain blanc a été condamné mardi à onze ans de prison pour avoir brûlé une croix en bois, un geste renvoyant à une pratique adoptée par le Ku Klux Klan pour intimider les Noirs.

En octobre 2017, Louie Revette, 38 ans, avait recruté un complice, Graham Williamson, pour construire et brûler une croix à Seminary, dans le Mississippi, un État du sud des États-Unis longtemps marqué par la ségrégation raciale.

Poursuivi par la justice fédérale, il avait plaidé coupable en avril et reconnu qu’il voulait effrayer un adolescent et d’autres résidents noirs de la bourgade.

« Il a terrorisé des membres d’une communauté uniquement à cause de leur race », a déploré dans un communiqué le responsable de la protection des droits civiques au ministère de la Justice, Eric Dreiband, en promettant « de poursuivre les crimes racistes avec toute la force de la loi ».

Son complice a également plaidé coupable et sa peine doit être prononcée en novembre.

Fondé en 1866 après la défaite de la Confédération sudiste opposée à l’abolition de l’esclavage, le KKK prônait la suprématie des Blancs et a compté jusqu’à 5 millions de membres à son apogée en 1925.

Ses adeptes ont longtemps terrorisé les Afro-Américains avec des lynchages et d’autres violences. Au début du 20e siècle, ils avaient commencé à brûler des croix, soit lors de rassemblements, soit pour effrayer les Noirs.

En août 2003, la Cour suprême avait validé les lois interdisant de brûler des croix dans un but d’intimidation.  

Malgré des condamnations sévères, des incidents sont régulièrement rapportés.

De même, la justice poursuit la mise en scène de pendus, autre référence au KKK. Un habitant du Texas avait ainsi écopé d’un an de prison en octobre 2018 pour avoir pendu un poupon en plastique dans l’escalier menant à l’appartement de ses voisins noirs.