(Washington) L’US Air Force va réexaminer sa politique d’hébergement des équipages lors de leurs déplacements à l’étranger, après le scandale provoqué par le séjour de militaires dans un hôtel Trump, le président américain assurant qu’il n’y était «pour rien».

«La direction de l’armée de l’Air a ordonné […] un examen complet des instructions sur la sélection des aéroports et des hébergements au cours des déplacements internationaux», a indiqué le général Edward Thomas, porte-parole de l’US Air Force.

Le Congrès américain enquête sur le séjour au printemps de l’équipage d’un avion de transport militaire C-17 au complexe hôtelier de Donald Trump à Turnberry, en Écosse, à l’occasion d’une escale en route vers le Koweït.

AFP

Un avion C-17.

Les élus craignent que l’armée américaine ait ainsi participé à l’enrichissement personnel du président américain, d’autant que l’aéroport civil de Prestwick, à Glasgow, utilisé par l’appareil militaire offre des parties de golf gratuites aux militaires américains qui séjournent à l’hôtel Trump, selon le quotidien britannique The Guardian.

Même si l’équipage a respecté les règles, notamment en termes de prix des chambres, «nous pensons que le fait que des militaires américains soient hébergés dans des établissements de luxe, même à des tarifs préférentiels, est peut-être permis mais pas recommandé», a ajouté le représentant de l’US Air Force.

Le prix de la chambre était de «136 dollars, soit bien moins que les 166 dollars du per diem et nettement meilleur marché que le Marriott le plus proche qui était à 161 dollars», a défendu Jonathan Hoffman, un porte-parole du Pentagone, sans être en mesure d’expliquer pourquoi personne n’avait retiré les hôtels Trump du système de réservation des voyages professionnels du département de la Défense.

L’affaire a fait réagir le président américain lundi : «Je n’ai aucune information sur un avion militaire atterrissant dans un aéroport (que je ne possède pas et avec lequel je n’ai rien à voir) près du complexe de Turnberry (que je possède) en Écosse», a-t-il tweeté.  

«Ni sur le fait qu’il se soit ravitaillé en carburant ou que l’équipage ait passé la nuit à Turnberry (ils ont bon goût)», a-t-il ajouté. «RIEN À VOIR AVEC MOI».

Cet incident est révélé après le séjour du vice-président Mike Pence au Trump International Golf Links & Hotel lors de son dernier déplacement officiel à Dublin, ayant lui aussi créé une polémique sur l’utilisation des fonds publics.

L’utilisation par des membres de l’administration fédérale des différents hôtels que Donald Trump possède à travers le monde fait l’objet de critiques récurrentes.

Le président américain a annoncé fin août qu’il envisageait d’organiser le prochain du sommet du G7, qui aura lieu aux États-Unis, dans l’un de ses clubs de golf à Doral, près de Miami.