(New York) Confrontée à la contamination au plomb de son eau potable, la ville de Newark, dans la banlieue new-yorkaise, a annoncé lundi avoir obtenu 120 millions de dollars de prêts pour remplacer ses tuyaux vieillissants et désamorcer une crise sanitaire réminiscente du scandale de Flint, dans le Michigan.

Avec cet argent prêté à taux réduits par le comté d’Essex, où se situe Newark, la ville va pouvoir remplacer 18 000 conduits défaillants à un rythme accéléré, a annoncé lors d’un point presse Ras Baraka, maire de cette ville du New Jersey de 285 000 habitants, l’une des plus pauvres du pays.   

Les tuyaux vieillissants, accusés d’être à l’origine de la présence de plomb dans l’eau, devraient ainsi pouvoir être changés en 24 à 30 mois, alors que leur remplacement aurait pris près d’une décennie sans cet argent frais, selon les responsables de la ville.

Les responsables démocrates de Newark se devaient d’annoncer des mesures fortes rapidement, eux qui étaient accusés d’avoir tardé à agir face à une crise dont les premiers signaux d’alerte remontent à 2017.

Depuis la mi-août, des milliers de bouteilles d’eau sont distribuées aux habitants des quartiers desservis par des tuyaux anciens, après que des tests eurent montré que des filtres à eau distribués initialement ne suffisaient pas à ramener le taux de plomb dans l’eau à des niveaux acceptables pour la santé.

Newark étant particulièrement pauvre, avec une population majoritairement noire et hispanique, l’affaire a été comparée au scandale de l’eau contaminée de l’ex-ville industrielle de Flint, devenu depuis 2014 un symbole des injustices sociales américaines.

Le gouverneur démocrate du New Jersey, Phil Murphy, et surtout l’un des candidats à l’investiture démocrate pour la présidentielle 2020, le sénateur et ex-maire de Newark Cory Booker, étaient notamment devenus la cible des conservateurs, qui les accusaient d’être en partie responsables de cette crise.

Ces 120 millions « sont bienvenus pour supprimer la menace de plomb dans l’eau pour les habitants de Newark », a tweeté lundi M. Booker. Cela prouve « notre détermination collective à trouver une solution, et je continuerai au niveau fédéral à veiller à ce que Newark reçoive les ressources dont elle a besoin ».