(Washington) L’émissaire de l’administration de Donald Trump à Ottawa, Kelly Craft, deviendra ambassadrice des États-Unis à l’ONU.

La nomination de Mme Craft, une militante de longue date du Parti républicain au Kentucky, a été confirmée mercredi par le Sénat.

Mme Craft et son mari Joe Craft, qui dirige une grande entreprise de production de charbon, ont versé des millions de dollars à des candidats républicains par le passé. Elle devient ainsi la première donatrice politique majeure à occuper ce poste diplomatique clé, qui était vacant depuis sept mois.

Lors des audiences du Sénat en vue de sa confirmation, Mme Craft a promis de poursuivre les efforts de sa prédécesseure, Nikki Haley, en faveur d’une réforme de l’ONU et de lutter contre les résolutions et actions anti-israéliennes aux Nations unies.

Les démocrates ont critiqué Mme Craft pour certaines de ses remarques passées, notamment pour avoir mis en doute les causes et la gravité des changements climatiques. Ils ont également exprimé des préoccupations quant à d’éventuels conflits d’intérêts, puisqu’elle détient d’importants investissements dans les combustibles fossiles.

Les démocrates ont aussi critiqué le fait qu’elle avait passé beaucoup de temps hors du Canada au cours de son mandat comme ambassadrice.

Un rapport publié par le plus haut responsable démocrate de la Comité des affaires étrangères du Sénat, Bob Menendez, affirme que le « manque d’expérience pertinente en politique » de Mme Craft pourrait menacer sa capacité à représenter et défendre convenablement les intérêts des États-Unis face à d’autres pays puissants.

« Jamais dans l’histoire de notre pays nous n’avons nommé une personne aussi sous-qualifiée à ce poste critique », a déclaré M. Menendez.

Les républicains, dont le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, se sont portés à sa défense.

« Pendant son mandat d’ambassadrice au Canada, les relations entre les États-Unis et notre voisin du nord ont été mises à l’épreuve », a affirmé M. McConnell dans un discours prononcé avant le vote. « Un certain nombre d’obstacles politiques difficiles menaçaient d’entraver les progrès sur plusieurs questions importantes, notamment les négociations commerciales. Mais à tous points de vue, la participation de l’ambassadrice Craft a conduit à une plus grande coopération », a-t-il dit.

En tant qu’ambassadrice à Ottawa, Mme Craft a participé à la renégociation de l’accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique réclamée par le président Donald Trump. Cette période a représenté un moment tendu dans les relations entre les deux pays.