(Washington) Le président Trump a affirmé vendredi qu’il signalerait «évidemment» aux autorités si une puissance étrangère lui fournissait des informations compromettantes sur un rival, après le tollé provoqué jusque dans ses rangs par de premières déclarations équivoques.

Le républicain a été vivement critiqué jeudi après avoir confié qu’il était prêt à accepter de telles informations.

Ces déclarations ont résonné d’autant plus fortement que la présidence de l’ancien magnat de l’immobilier est plombée depuis la campagne de 2016 par les enquêtes sur l’ingérence russe dans l’élection américaine et par les contacts entre des membres de son équipe et Moscou.

Au matin de son 73e anniversaire, Donald Trump est revenu vendredi sur ses propos lors d’un entretien fleuve sur Fox News, tout en justifiant l’idée de prendre connaissance de ce type d’informations avant toute décision.

«Évidemment, il faut les consulter parce que si on ne les regarde pas, on ne va pas savoir si c’est mauvais, mais évidemment qu’on doit les donner au FBI ou les signaler au procureur général ou à quelqu’un comme ça. Mais, évidemment, il faut le faire», a-t-il déclaré lors de son émission préférée, Fox & Friends.  

PHOTO MANUEL BALCE CENETA, AP

Donald Trump Jr a témoigné mercredi au Sénat.

Toute cette polémique est partie de l’audition à huis clos mercredi de son fils aîné Donald Trump Jr. qui, lors de la campagne présidentielle de 2016, avait participé à une réunion avec des personnes qu’il pensait mandatées par Moscou et qui lui avaient promis des informations compromettantes sur la candidate démocrate Hillary Clinton.

M. Trump a repris la ligne de défense plutôt surprenante déjà avancée la veille, en soulignant qu’il venait de rencontrer la reine Élisabeth II, la première ministre britannique Theresa May et le président français Emmanuel Macron.  

«Je suis constamment en train de leur parler et je me dis, ça alors, s’ils me disent “Nous n’aimons pas votre opposant”, suis-je supposé signaler le président de la France […] au FBI?», a-t-il ironisé.  

Interrogé mercredi par la chaîne ABC pour savoir s’il accepterait des informations compromettantes sur ses adversaires, venues par exemple de Russie ou de Chine, ou s’il les transmettrait à la police fédérale, M. Trump avait répondu qu’il ferait probablement «les deux».