(Washington) Les images de dizaines de milliers de personnes traversant la frontière américaine ont été volées à un sous-traitant de la police aux frontières, ont rapporté les médias américains lundi.

Les images avaient été copiées dans la base de données d’une entreprise sous-traitante de l’agence fédérale des douanes et de la protection des frontières (CBP), sans l’accord des autorités américaines, selon le New York Times. Elles ont ensuite été dérobées par un pirate informatique.

On y voit des conducteurs dans leur voiture et des plaques d’immatriculation à un point d’entrée non identifié, sur une période de six semaines. Environ 100 000 personnes seraient concernées, selon un responsable cité anonymement par le New York Times.  

« Aucune des images n’a été identifiée sur le Dark net ou internet », a toutefois précisé la police aux frontières dans un communiqué cité par les médias américains. Les autorités disent avoir eu connaissance de la fuite fin mai.

Le sous-traitant en question n’a pas été révélé, mais il pourrait s’agir selon le New York Times de la société Perceptics, qui conçoit des lecteurs de plaques d’immatriculation, et qui aurait été piratée le mois dernier.  

Cette information relance le débat sur les carences de stockage par les forces de l’ordre des énormes quantités de données personnelles qu’elles récoltent.

« Cette fuite intervient alors que (la police aux frontières) cherche à étendre son dispositif de reconnaissance faciale », a souligné sur Twitter la puissante association de défense des libertés civiles ACLU. « La meilleure façon d’éviter des fuites de données personnelles sensibles est de ne pas les collecter ni les conserver dès le départ. »

La reconnaissance faciale est actuellement déployée dans les aéroports américains afin d’accélérer les embarquements et de surveiller les passagers suspects.

Pour les défenseurs de cette technologie, celle-ci peut considérablement aider les forces de l’ordre dans leur mission.

San Francisco, capitale des hautes technologies, est devenue mi-mai la première ville américaine à bannir l’utilisation d’outils de reconnaissance faciale par la police et d’autres agences du gouvernement local, en raison des inquiétudes croissantes pour la protection de la vie privée.