(Washington) Le suspense était inexistant tant Donald Trump évoque le scrutin présidentiel de 2020 à la moindre occasion, avec un appétit évident.

Mais le calendrier est désormais fixé : le milliardaire républicain lancera officiellement sa campagne pour un second mandat le 18 juin, depuis la Floride, État-clé qu’il avait remporté lors de l’élection de 2016.

« J’annoncerai ma candidature […] avec la première dame Melania et le vice-président Mike Pence le 18 juin à Orlando » a tweeté vendredi le président américain qui entend s’appuyer sur la bonne santé de l’économie américaine pour obtenir quatre années de plus à la tête de la première puissance mondiale.

Le rassemblement, dans une enceinte pouvant accueillir 20 000 personnes, devrait lui offrir l’occasion de mettre en lumière ses talents de « showman » qui ont fait mouche en 2016.

Donald Trump, qui aura 73 ans dans deux semaines, dit régulièrement son impatience d’en découdre, de replonger dans la bataille : « Je veux que cette campagne électorale commence immédiatement ! », lançait-il tout sourire début mai depuis Panama City Beach, ville de Floride où il a enregistré des scores spectaculaires.

La Floride est un État traditionnellement très disputé. Barack Obama l’avait emporté en 2012 face à Mitt Romney avec un peu moins d’1 % d’écart et Donald Trump a devancé en 2016 Hillary Clinton, avec un tout petit peu plus d’1 % d’écart.

Le nom de son adversaire démocrate lors du scrutin du 3 novembre 2020 est pour l’heure la grande inconnue : 23 hommes et femmes sont candidats à l’investiture du parti et la course s’annonce très ouverte.

« Quatre ans de plus ! »

Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama, est pour l’heure en tête dans les sondages dans le camp démocrate, mais il est beaucoup trop tôt pour en tirer des conclusions.

L’ex-sénateur, septuagénaire comme Trump, se targue d’avoir gardé le contact avec la base ouvrière et de pouvoir rivaliser avec l’ancien homme d’affaires de New York dans les régions industrielles où règne un fort sentiment de déclassement social.

Lors des rassemblements Make America Great Again, où la foule scande « Quatre ans de plus ! », le milliardaire républicain évoque souvent, avec force détails, sa victoire de 2016, avant de se projeter vers la prochaine échéance.

« Vous vous souvenez ? Vous vous souvenez ? … », lançait-il ainsi à Grand Rapids, dans le Michigan, il y a quelques semaines, face à une foule conquise.

Cet État traditionnellement démocrate fut le théâtre d’un véritable exploit pour le magnat de l’immobilier en novembre 2016. Il l’a en effet emporté là où Barack Obama avait gagné haut la main en 2008 comme en 2012.

Mais le Michigan illustre aussi la difficile équation de Donald Trump pour 2020. Depuis son arrivée au pouvoir, il n’a jamais montré sa volonté d’élargir sa « carte électorale », et une réélection passe donc par une nouvelle performance sur les mêmes terres.

Or la voie s’annonce étroite si l’on en juge par les élections de mi-mandat qui ont montré un retour en force des démocrates dans la « Rust Belt » (« ceinture de rouille »).