(Washington) Des milliers de motos les unes derrière les autres, drapeaux américains de rigueur, le grand pèlerinage patriotique a rassemblé beaucoup de monde dimanche à Washington pour ce qui devait être le dernier « Rolling Thunder » dans la capitale en l’honneur des soldats tombés au combat.

« Les Grands Patriotes du “Rolling Thunder” reviendront l’année prochaine à Washingon D. C. et, espérons-le, pour beaucoup d’années à venir », a promis, juste avant le défilé, Donald Trump sur Twitter.

Mais du côté des organisateurs, ce 32e« Rolling Thunder » est, jusqu’à nouvel ordre, le dernier, comme il l’avait annoncé en décembre dernier, invoquant un manque de coopération des autorités, notamment du Pentagone, et des coûts d’organisation devenus exorbitants-à plus de 200 000 dollars.  

PHOTO ERIC BARADAT, AFP

Des bottes symbolisant des soldats morts au combat ont été disposées sur une rue d'Arlington, près de Washington.

« C’est notre dernière excursion à Washington, D. C. Jusqu’à ce que nous allions à la Maison-Blanche et parlions avec le président Trump pour voir ce qu’il peut faire pour nous », a indiqué à CNN Joe Bean, le président de l’organisation.  

Contacté par l’AFP, le ministère de la Défense n’a pas fourni de détails supplémentaires.     

Moteurs hurlants, mains sur l’accélérateur, ils étaient des dizaines de milliers à chevaucher leurs deux roues dans les rues de Washington devant un public fourni, derrière un mot d’ordre : « Nous n’oublierons jamais ».

Fondé en 1988 par deux anciens de la guerre du Vietnam, l’évènement se veut un hommage aux soldats morts ou disparus dans les conflits militaires.

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Le vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Bruce Heilman, était assis aux premières loges pour voir défiler les motards.

Selon l’agence fédérale spécialisée DPAA, plus de 82 000  soldats américains restent considérés comme disparus, dont 72 000 manquent à l’appel depuis la Seconde Guerre mondiale.      

Dans les rues de Washington dimanche, les rappels à ces militaires tombés sous les drapeaux étaient nombreux. Comme ces souliers de militaires vides accueillant un petit drapeau américain, symboles de propriétaires manquant toujours à l’appel.

Avant la parade du Pentagone au Mall, la célèbre artère de la capitale où se situe un mur marqué de près de 60 000 noms de soldats américains morts durant la guerre du Vietnam, le tweet du président Trump avait rassuré certains motards.  

« Trump dit que ce n’est pas terminé, donc ce n’est pas fini et c’est lui le chef et il tient sa parole », s’est réjoui Ron Galey, ancien combattant du Vietnam, présent à chaque « Rolling Thunder » depuis 1990.  

Si cette 32e édition était bel et bien le dernier baroud d’honneur,  les organisateurs espèrent néanmoins voir des « Rolling Thunder » locaux dans certains États du pays en 2020.

Le milliardaire républicain avait exprimé à plusieurs reprises son attachement à cet évènement de « grands patriotes » dans la capitale américaine.  

Le magnat de l’immobilier new-yorkais, alors candidat à l’élection présidentielle, avait même rencontré ces motards en 2016, promettant de « prendre soin de nos anciens combattants ».