(Washington) Donald Trump a de nouveau accusé jeudi son ancien secrétaire d’État Rex Tillerson d’être «bête comme ses pieds», démentant le récit fait par ce dernier d’un président américain moins bien préparé que son homologue Vladimir Poutine pour la première rencontre entre les deux hommes.

«Rex Tillerson, un homme “bête comme ses pieds” et totalement mal préparé et pas assez intelligent pour être secrétaire d’État, a inventé une histoire (il a été limogé) comme quoi j’étais moins bien préparé que Vladimir Poutine lors d’une rencontre à Hambourg, en Allemagne», a protesté le président des États-Unis sur Twitter.

«Je ne pense pas que Poutine soit d’accord. Regardez comment se portent les États-Unis!», a-t-il ajouté.

Selon le Washington Post, Rex Tillerson, chef de la diplomatie américaine pendant la première année du mandat du milliardaire républicain à la Maison-Blanche, a raconté cet épisode mardi lors d’une longue audition à huis clos devant une commission parlementaire. D’après ce récit, rapporté par des sources parlementaires, le président américain s’attendait à une courte entrevue avec son homologue russe à Hambourg en juillet 2017, mais la rencontre s’est poursuivie sur plus de deux heures et a tourné au désavantage de Donald Trump.

Les face-à-face entre les deux dirigeants font l’objet d’un intérêt tout particulier à Washington, où le locataire de la Maison-Blanche est accusé par une partie de la classe politique d’être trop conciliant à l’égard du maître du Kremlin.

Rex Tillerson est resté relativement discret depuis son brutal limogeage en mars 2018, mais ses mauvaises relations avec Donald Trump sont de notoriété publique.

PHOTO EVAN VUCCI, AP

Vladimir Poutine et Donald Trump à Hambourg, le 7 juillet 2017.

En décembre, l’ancien PDG du géant pétrolier ExxonMobil était sorti de sa réserve pour décrire un président «plutôt indiscipliné, qui n’aime pas lire, qui ne lit pas les rapports».

«Il fallait que je lui dise : “Monsieur le président, je comprends ce que vous voulez faire mais vous ne pouvez pas le faire de cette façon-là – ça enfreint une loi, ça viole un traité”. Cela le contrariait beaucoup», avait encore raconté le Texan à la voix caverneuse.

Déjà à l’époque, ces quelques phrases avaient suscité l’ire de Donald Trump, qui avait accusé une première fois son ancien secrétaire d'État d’être «bête comme ses pieds» (dumb as a rock).  

«Il était paresseux comme tout» et «n’avait pas les capacités mentales nécessaires», «j’aurais dû m’en séparer plus tôt», avait-il ajouté.