(Washington) L’ancien chef de cabinet de la Maison-Blanche sous Donald Trump, John Kelly, a rejoint la direction d’une compagnie gérant des centres d’enfants de migrants non-accompagnés, ont annoncé vendredi les médias américains, suscitant des réactions outrées du camp démocrate.

L’ancien général des Marines, qui fut secrétaire à la Sécurité intérieure à l’origine de la politique fort controversée de séparer les enfants immigrés clandestins de leurs parents, a rejoint la société Caliburn International, quatre mois après avoir quitté la Maison-Blanche.

Caliburn est la société mère de Comprehensive Health Services, une entreprise privée qui a signé des contrats avec les services américains pour la protection des frontières (US Customs and Border Protection). Elle gère Homestead, un centre d’accueil provisoire en Floride d’enfants migrants non-accompagnés.

PHOTO WILFREDO LEE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Des enfants migrants jouent au soccer au centre d’accueil provisoire Homestead, le 19 avril.

« Le général Kelly représente un apport stratégique de poids à notre équipe », a déclaré le président de Caliburn International, James Van Dusen, dans une déclaration citée dans la presse américaine.

Plusieurs candidats démocrates pour la présidentielle de 2020 ont accusé John Kelly de profiter de la politique qu’il a mise en place lors de son séjour à la Maison-Blanche.

« John Kelly a supervisé bien des aspects les plus répugnants de la politique d’immigration de l’administration de Donald Trump », a tweeté la sénatrice Elizabeth Warren, candidate à la course démocrate à la présidentielle.

« Il pourrait maintenant se faire plein de fric au Conseil d’administration de la compagnie qui profite des plans cruels qu’il a mis lui-même en place. C’est de la corruption dans ce qu’elle a de pire », s’est-elle indignée.

Un autre candidat démocrate, le sénateur Cory Booker, a également tweeté : « profiter de votre propre politique cruelle. C’est écœurant ».

Les efforts de Donald Trump contre l’immigration clandestine et le nombre croissant de demandeurs d’asile sont devenus le thème majeur des polémiques politiques aux États-Unis dans la perspective des présidentielles de 2020.

John Kelly, alors secrétaire à la Sécurité intérieure, avait déclaré envisager séparer les enfants d’immigrants de leurs parents et vouloir faire « pratiquement tout ce qui est possible pour dissuader les personnes d’Amérique centrale » de rejoindre les États-Unis par la frontière mexicaine.

Il avait rejoint ensuite la Maison-Blanche comme chef de cabinet, avant que ses relations avec Donald Trump ne se détériorent. En décembre, peu avant de quitter la Maison-Blanche, il avait assuré n’avoir « que de la compassion » pour les migrants clandestins rejoignant les États-Unis.