Le chef du Pentagone Patrick Shanahan s'est déclaré optimiste sur la question épineuse de la vente d'avions de combat américains F-35 à la Turquie, malgré la suspension des livraisons à Ankara d'équipements liés à cet appareil bourré de technologie.

«J'ai eu plusieurs conversations avec le ministre de la Défense (turc Hulusi) Akar et je suis convaincu que nous allons arranger les choses avec nos partenaires stratégiques», a déclaré à la presse le secrétaire à la Défense par intérim.

«Je pense que nous allons régler le problème de façon à ce qu'ils aient les équipements de défense adéquats avec les Patriot et les F-35», a précisé M. Shanahan, qui recevait au Pentagone son homologue mongol Nyamaagiin Enkhbold.

Le gouvernement turc a signé un accord avec la Russie pour acheter le système antimissiles russe S-400, dont la livraison devrait commencer cet été. Mais les États-Unis affirment que ce dispositif russe n'est pas compatible avec les équipements de l'OTAN.  

Ils craignent également qu'il ne perce les secrets technologiques de l'avion militaire américain dernier cri F-35, que la Turquie a également entrepris d'acheter. Washington propose donc à Ankara d'acheter des systèmes antimissiles américains Patriot au lieu des S-400 russes.

Le Pentagone a annoncé lundi la suspension des livraisons d'équipements au sol liés à l'usage du F-35, un appareil conçu pour communiquer en temps réel avec les défenses antimissiles des pays utilisateurs.

Les Turcs envisagent d'acheter 100 avions de ce type. Washington a déjà livré en juin 2018 ses premiers F-35, mais ces appareils restent aux États-Unis pendant toute la formation des pilotes turcs, qui pourrait s'achever au plus tôt à l'automne.

En attendant une décision finale de la Turquie, et alors que les négociations se poursuivent, les équipements, que le Pentagone n'a pas détaillés, ne sont pas livrés à la Turquie, a expliqué un responsable ayant requis l'anonymat.

«J'ai toute confiance dans la proposition que nous avons présentée à la Turquie sur le Patriot, leur disponibilité, leur prix et - c'est très important - la participation industrielle qui va avec le Patriot», a conclu M. Shanahan.

Partenaire de la première heure du F-35, la Turquie participe à la chaîne de production de l'appareil, fabriqué par l'américain Lockheed Martin. Plusieurs sociétés turques fabriquent des pièces utilisées dans le fuselage et le système de propulsion de Pratt and Whitney.

AP

Un système antimissiles Patriot.