Le gouverneur du Mississippi, Phil Bryant, a signé jeudi l'une des lois les plus strictes en matière d'avortement du pays - une mesure qui interdit la plupart des avortements dès la détection d'un battement de coeur foetal, soit environ six semaines après le début de la grossesse.

M. Bryant a pris cette décision même si un juge fédéral avait invalidé l'an dernier une loi moins restrictive limitant les avortements dans cet État.

Le Centre pour les droits de la reproduction, basé à New York, a qualifié la nouvelle mesure de « cruelle et manifestement inconstitutionnelle » et a annoncé qu'il poursuivrait le Mississippi en justice pour tenter d'empêcher l'entrée en vigueur de la loi le 1er juillet.

Le Mississippi est l'un des États qui ont envisagé cette année des projets de loi interdisant l'avortement dès qu'un rythme cardiaque foetal est détecté. Les opposants à l'avortement sont enhardis par les nouveaux conservateurs à la Cour suprême et cherchent à contester l'arrêt « Roe c. Wade » de 1973 qui légalisait l'avortement à l'échelle nationale.

En 2018, un juge fédéral a invalidé une loi du Mississippi interdisant la plupart des avortements après 15 semaines de grossesse, affirmant que cette décision était inconstitutionnelle.

La loi signée jeudi par M. Bryant stipule qu'un médecin qui pratique un avortement après la détection d'un battement de coeur foetal est passible de révocation de sa licence médicale au Mississippi. Elle prévoit également que l'avortement peut être autorisé après la détection d'un rythme cardiaque foetal si une grossesse met en danger la vie d'une femme ou l'une de ses principales fonctions corporelles. La Chambre et le Sénat ont rejeté les efforts visant à autoriser des exceptions pour les grossesses causées par un viol ou un inceste.

La Géorgie et le Tennessee font partie des États envisageant des projets de loi similaires.