Le président américain Donald Trump et Dennis Muilenburg, patron de Boeing, se sont entretenus par téléphone de la crise traversée par le constructeur aéronautique après l'accident dimanche d'un 737 MAX 8 d'Ethiopian Airlines qui a fait 157 morts, a confirmé mardi la Maison-Blanche.

« Le président a discuté avec le directeur général de Boeing Dennis Muilenburg et nous continuons à surveiller de près la situation », a déclaré Judd Deere, une porte-parole de la présidence américaine.

Un peu plus tôt, une source industrielle avait indiqué à l'AFP sous couvert d'anonymat qu'une discussion entre les deux hommes s'était déroulée mardi matin peu après des tweets de M. Trump déplorant que les avions soient devenus « trop complexes » à piloter.

Pendant cet entretien, M. Muilenburg a assuré l'occupant de la Maison-Blanche que le 737 MAX 8 était « sûr » et « fiable » malgré la décision de plusieurs pays, notamment en Europe, de lui fermer leur espace aérien.

Cette source n'a en revanche pas souhaité dire lequel des deux hommes avait initié l'entretien téléphonique ni combien de temps celui-ci avait duré.

Contacté par l'AFP, Boeing n'a pas souhaité commenter ces informations.

Les États-Unis et le Canada restent parmi les deux grands pays à maintenir leur confiance au 737 MAX 8.

« Nous continuons à être impliqués dans l'enquête sur l'accident et prendrons les décisions sur les suites à donner en fonction des éléments récoltés », a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'Agence fédérale de l'aviation (FAA), un des principaux régulateurs du transport aérien américain.

Mais le ciel mondial continuait mardi de se fermer toujours plus à cet avion, version remotorisée du best-seller 737 et locomotive des ventes et des bénéfices de Boeing.

Après des interdictions en rafale de la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et les Pays-Bas, l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a décidé de suspendre « à partir de 19 h GMT (15 h, HE) » tous les vols des MAX 8 et des MAX 9, qu'ils soient à destination, au départ, ou à l'intérieur de l'Union européenne, que les opérateurs soient européens ou issus de pays tiers.

L'action Boeing était toujours malmenée en Bourse : après avoir perdu plus de 5 % lundi, elle a clôturé en baisse de 6,15 % mardi.

Le constructeur s'est engagé à modifier le système de stabilisation dit « MCAS » du 737 MAX 8 comme le lui a demandé la FAA.