Après deux années de politique partisane acerbe et d'attaques personnelles, le président Donald Trump a appelé à l'unité et à la coopération multipartite à Washington lors du discours sur l'état de l'Union prononcé mardi, tout en réaffirmant son discours sur l'immigration ayant semé l'ire des démocrates.

Le président a déclaré qu'il restait 10 jours pour « adopter un projet de loi qui financera notre gouvernement et sécurisera notre frontière très dangereuse » en vue de l'échéance du 15 février. Il a affirmé que la « tolérance pour l'immigration illégale n'était pas de la compassion, mais de la grande cruauté ».

Il a notamment évoqué les affres du trafic humain et de l'exploitation sexuelle, et des crimes commis par des clandestins.

M. Trump a déclaré que le pays avait « le devoir moral de créer un système d'immigration qui protège la vie et les emplois de nos citoyens ». Il a déclaré qu'il s'assurerait de la construction du mur à la frontière avec le Mexique. Il n'a pas évoqué une déclaration d'état d'urgence dans son discours.

M. Trump a demandé au Congrès de « gouverner non pas en tant que deux partis, mais comme une seule nation ». Il a appelé à « briser des décennies d'impasse politique ».

Les démocrates, enhardis par les élections de mi-mandat et la récente bataille autour de la paralysie du gouvernement fédéral, voient toutefois bien peu de signes d'un président disposé à faire des compromis.

La paralysie partielle de gouvernement fédéral a fait naître des frustrations chez certains républicains qui en ont assez de l'insistance du président pour un mur à la frontière avec le Mexique. Une demande à laquelle ils avaient prédit que la nouvelle majorité démocrate à la Chambre des représentants s'opposerait.

Le taux d'approbation de Donald Trump a chuté à 34 % pendant le shutdown, une baisse de huit points en un mois, selon un sondage récent du centre de recherche sur les affaires publiques Associated Press-NORC.

Trump s'en prend aux « enquêtes partisanes ridicules »

M. Trump a averti mardi soir dans son discours sur l'état de l'Union les démocrates enhardis par des gains aux élections de mi-mandat que « des enquêtes partisanes ridicules » risquent d'entraver le progrès économique.

Les remarques du président ont montré comment il envisage de se défendre, alors que les démocrates lancent une série d'enquêtes sur son administration et ses finances personnelles.

« S'il doit y avoir paix et législation, il ne peut y avoir guerre et enquête », a-t-il déclaré.

L'économie et le nouvel ALENA

Le président a soutenu que personne avant lui n'avait eu la détermination de « renégocier » le « catastrophique » Accord de libre-échange nord-américain. Il a appelé le Congrès à donner rapidement force de loi au nouvel Accord Canada-États-Unis-Mexique pour le bien des travailleurs aux États-Unis.

Le front de l'économie a apporté de bonnes nouvelles pour le président, avec l'ajout d'emplois pendant 100 mois consécutifs.

« Notre pays est dynamique, et notre économie prospère comme jamais auparavant », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que « les seules choses qui peuvent y mettre fin sont les guerres insensées, la politique partisane ou des enquêtes partisanes ridicules ».

Le président était entouré mardi soir de symboles d'une opposition politique ayant une nouvelle ferveur. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui a été félicitée par les démocrates pour sa ligne dure durant le shutdown, se trouvait derrière M. Trump durant son discours. Les femmes démocrates de la Chambre ont créé une mer blanche, revêtant la couleur privilégiée par les suffragettes du début du 20e siècle. Et plusieurs sénateurs candidats à la présidence étaient également présents, notamment Kamala Harris, de la Californie, et Cory Booker, du New Jersey.

Le président Trump tiendra un sommet de deux jours avec le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, les 27 et 28 février au Vietnam pour tenter de le convaincre d'abandonner son programme d'armes nucléaires.

L'annonce a été faite dans des extraits du discours publiés par la Maison-Blanche avant le discours sur l'état de l'Union.