La candidate démocrate à la Maison-Blanche, Elizabeth Warren, s'est excusée auprès de la tribu Cherokee pour avoir fait un test ADN afin de prouver ses lointaines origines autochtones, dans un défi à Donald Trump qui les mettait en doute, selon des médias américains vendredi.  

La sénatrice avait voulu avec ce test faire taire les moqueries du président républicain, qui la surnomme « Pocahontas » et l'accuse d'avoir, en jouant de ses origines, eu un accès privilégié à des cours et emplois. Les résultats faisaient état « de fortes preuves de l'existence d'ancêtres autochtones », « remontant à une période comprise entre six et dix générations ».  

Mais en plus de nouvelles railleries du président américain, la publication des résultats, en octobre 2018, lui a surtout valu une polémique avec certaines tribus autochtones, qui affirment que leurs filiations reposent surtout sur l'héritage culturel plutôt que sur les simples liens génétiques.  

« La sénatrice Warren nous a contactés et s'est excusée auprès de la tribu », a déclaré Julie Hubbard, directrice de communication de la Nation Cherokee, dans un communiqué envoyé à plusieurs médias américains.  

« Nous sommes encouragés par ce dialogue et cette compréhension du fait qu'être un citoyen tribal de la Nation Cherokee s'enracine dans des siècles de cultures et de lois, et non pas à travers des tests ADN », poursuit-elle.

Le fils du président républicain, Donald Trump Junior, a immédiatement rebondi sur Twitter, en reprenant les accusations farouchement démenties par la sénatrice : « Et si elle s'excusait auprès des Américains et des vraies minorités dont elle a probablement pris la place dans les écoles/emplois pendant des années en affichant un faux statut de membre d'une minorité ? »

Cette affaire pèse sur la candidature de la démocrate, pourfendeuse de Wall Street qui a fait de la défense des travailleurs, de la classe moyenne et des minorités son combat.  

D'après le New York Times, des conseillers proches s'inquiètent qu'elle ait pu, en publiant ce test, endommager ses relations avec les minorités.  

Elizabeth Warren avait été le premier grand nom à se lancer dans la course démocrate à la Maison-Blanche, dès le 31 décembre. Déjà une dizaine de candidats se pressent sur la ligne de départ, plus d'un an et demi avant l'élection de novembre 2020.