La Cour suprême des États-Unis a décidé vendredi de se saisir de deux dossiers de découpages inéquitables de circonscriptions électorales, après avoir botté en touche l'an dernier sur ce sujet éminemment sensible.

La plus haute juridiction américaine se penchera en mars sur les décisions de deux tribunaux fédéraux qui ont invalidé des cartes électorales en Caroline du Nord - jugée trop favorable aux républicains - et dans le Maryland - au profit cette fois des démocrates.

Il existe aux États-Unis un art très fréquent du découpage électoral visant à favoriser un parti, en regroupant les électeurs du camp opposé dans certaines circonscriptions pour faire baisser leur influence ailleurs.

La technique est appelée « gerrymandering », un mot-valise composé du nom d'un gouverneur du XIXe siècle, Elbridge Gerry, et de la deuxième partie de « salamander ». Gerry avait en effet remanié une circonscription de son État au point de lui donner la forme d'une salamandre.  

Même si cette pratique est très critiquée, la Cour suprême n'a pour l'instant jamais jugé qu'elle violait la Constitution. En juin, elle avait botté en touche pour des raisons procédurales pour écarter des plaintes portées par des électeurs du Wisconsin et du Maryland.

Depuis, le juge Anthony Kennedy, qui semblait disposé à mieux encadrer le gerrymandering, a été remplacé par le magistrat conservateur Brett Kavanaugh.

L'examen des nouveaux dossiers constituera donc un test pour le nouveau juge, nommé par le président républicain Donald Trump et confirmé par le Sénat à l'issue d'une âpre lutte politique.