(Washington) La Maison-Blanche a confirmé vendredi qu’elle n’entendait pas participer aux travaux de la Chambre des représentants en vue de la mise en accusation de Donald Trump, qualifiant le processus de « simulacre ».

« Comme vous le savez, votre enquête sur la mise en accusation est absolument sans fondement », écrit l’avocat de la présidence, Pat Cipollone, dans un courrier adressé à l’élu démocrate Jerry Nadler, président de la commission judiciaire de la Chambre.

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L’avocat de la présidence, Pat Cipollone

Ce dernier a réagi vendredi soir en faisant part dans un communiqué de la « déception » des démocrates, qui avaient convié Donald Trump à se défendre au Congrès : « Après l’avoir entendu se plaindre de la procédure de destitution, nous avions espéré qu’il puisse accepter notre invitation. »

« Il ne peut pas, après avoir repoussé cette opportunité, prétendre que la procédure est injuste », a insisté M. Nadler dans sa réponse.

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Jerry Nadler, président de la commission judiciaire de la Chambre

La Maison-Blanche, qui a refusé jusqu’ici de coopérer avec l’enquête des démocrates, avait jusqu’à vendredi soir pour dire si elle assisterait, par l’intermédiaire d’un avocat, à la rédaction des chefs d’accusation en commission judiciaire.  

Les démocrates ont annoncé jeudi que la Chambre des représentants, au sein de laquelle ils détiennent la majorité, allait se lancer dans la rédaction de l’acte d’accusation du président américain.  

Le chef d’entrave à la bonne marche du Congrès devrait notamment être retenu contre lui.

Un vote sera ensuite organisé sur cette mise en accusation : d’abord en commission judiciaire, peut-être dès la semaine prochaine, puis en séance plénière, vraisemblablement avant Noël. Mais le président américain devrait ensuite être acquitté au Sénat, contrôlé par les républicains.

De leur côté, les élus républicains de la Chambre ont transmis à M. Nadler la liste des témoins dont ils réclament l’audition.

On trouve en particulier dans cette liste l’élu Adam Schiff, qui préside la commission du Renseignement, mais aussi Hunter Biden, fils cadet de Joe Biden. L’ancien vice-président espère porter les couleurs démocrates lors de la présidentielle 2020.

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Adam Schiff

Le nom de Hunter Biden est apparu dans l’affaire ukrainienne en raison de ses activités au sein du groupe ukrainien Burisma alors que son père était vice-président de Barack Obama.

Donald Trump accuse Joe Biden d’avoir demandé le limogeage d’un procureur ukrainien pour protéger son fils, une accusation qui n’est corroborée par aucun élément concret.