(Washington) Le parti républicain a contre-attaqué samedi dans l’enquête visant à destituer Donald Trump en demandant que le fils de Joe Biden, Hunter, témoigne lors des auditions publiques qui doivent commencer mercredi devant le Congrès américain.

Le président américain est soupçonné d’avoir abusé de son pouvoir en faisant pression sur le gouvernement ukrainien pour qu’il enquête sur Hunter Biden ainsi que son père, adversaire potentiel de M. Trump pour la présidentielle de 2020.  

Les démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants, entendent constituer un dossier de mise en accusation (« impeachment ») qui pourrait mener à la destitution du président.

Ce dernier accuse Joe et Hunter Biden d’être « corrompus », notamment parce que le fils de l’ancien vice-président démocrate a siégé à la direction de Burisma, une entreprise gazière ukrainienne un temps soupçonnée de pratiques douteuses.

« L’expérience de première main » de Hunter Biden à Burisma « peut aider le public américain à comprendre la nature et l’étendue de la corruption généralisée en Ukraine », a indiqué l’élu républicain Devin Nunes.

Il a dénoncé un « simulacre de procédure de mise en accusation », affirmant que le témoignage du fils de Joe Biden allait amener de la transparence dans une procédure « opaque et inéquitable ».

Il a également appelé comme témoin le lanceur d’alerte qui avait signalé au Congrès les allégations de pression sur l’Ukraine.

Selon ce lanceur d’alerte, qui reste anonyme, Washington avait conditionné le versement d’une aide militaire de 400 millions de dollars à Kiev à l’annonce d’une enquête sur les Biden, notamment lors d’un échange téléphonique pendant lequel M. Trump demandait cette « faveur » au président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Adam Schiff, le chef de la commission du Renseignement, qui chapeaute l’enquête de la Chambre des représentants, doit approuver les requêtes de la minorité républicaine, mais semblait samedi opposé à faire venir les deux témoins.

Il a refusé, dans un communiqué, que ces auditions publiques soient l’occasion de relancer les « simulacres d’enquête » contre les Biden ou « facilitent les efforts du président (Trump) pour menacer, intimider ou agir en représailles contre le lanceur d’alerte ».

M. Trump a pour sa part de nouveau dénoncé une « chasse aux sorcières » des démocrates, et « recommandé » sur Twitter une série de noms pour témoigner, dont Adam Schiff, Joe Biden et l’inspecteur général des services du renseignement, qui avait recueilli le témoignage du lanceur d’alerte.