(Washington) Un condamné à mort américain, qui doit être exécuté lundi dans le Dakota du Sud, estime que son procès a été entaché par les préjugés des jurés sur son homosexualité et tente d’obtenir un sursis de dernière minute.

Charles Rhines, 63 ans, doit recevoir une injection létale, 27 ans après avoir tué un employé lors d’un cambriolage dans un magasin de cet État rural du nord des États-Unis.  

À l’approche de l’échéance, ses avocats ont introduit d’ultimes recours auprès de la Cour suprême des États-Unis. Ils lui demandent d’ordonner un réexamen du dossier sur la base de nouveaux témoignages qui, selon eux, attestent que M. Rhines n’a pas eu un procès équitable.  

D’après leur requête, un des membres du jury avait refusé de le condamner à la réclusion à perpétuité au motif que cela reviendrait à « l’envoyer où il rêve d’être », avec « des hommes en prison ».  

Un autre juré aurait confirmé qu’il y avait eu « beaucoup de discussions autour de son homosexualité », « beaucoup de dégoût ».  

« Des préjugés antigais n’ont aucune place quand il s’agit de condamner quelqu’un à la peine capitale. C’est choquant qu’aucun tribunal n’ait examiné les nouvelles preuves », a déclaré dans un communiqué son avocat, Shawn Nolan.

La puissante association de défense des droits civiques ACLU lui a apporté son soutien. « Les gens doivent être punis pour ce qu’ils font pas ce qu’ils sont », a souligné l’une de ses avocates, Ria Tabacco Mar, en citant le président de la haute Cour.

L’an dernier, la défense de M. Rhines avait déjà demandé à la Cour suprême de se saisir de son dossier et d’en profiter pour élargir une de ses décisions, prise en 2017, qui permet de lever le secret des délibérations entre jurés en cas de forts soupçons de racisme.

« Tout comme les préjugés racistes, les préjugés homophobes n’ont pas de place dans le système de justice criminelle », avait plaidé Me Nolan. « Les deux diminuent la confiance du public dans l’équité du système », avait-il ajouté.

Les services du procureur général du Dakota du Sud avaient rétorqué que les jurés avaient décidé d’imposer la peine de mort à Charles Rhines après avoir entendu un enregistrement de ses confessions et non pas en raison de son orientation sexuelle.  

Selon eux, Charles Rhines « riait » lors de ses aveux et avait comparé les spasmes de la victime à ceux d’« un poulet décapité ».

La haute Cour avait, sans fournir d’explication, refusé de se saisir du dossier.