(Washington) Une élève noire américaine qui disait avoir été victime d’une agression raciste dans l’école privée réputée où elle est scolarisée a admis avoir inventé l’incident, a annoncé lundi l’établissement.

La jeune fille de 12 ans avait accusé la semaine dernière trois garçons de sa classe de l’avoir ceinturée dans la cour de l’école avant de lui couper ses cheveux en dreadlocks en proférant des insultes racistes.

L’affaire avait provoqué l’indignation, d’autant plus que l’école chrétienne Immanuel est un établissement très conservateur situé à Springfield, près de la capitale fédérale Washington, où la femme du vice-président Mike Pence enseigne à temps partiel.

« Nous pouvons maintenant confirmer que l’élève qui accusait d’agression trois de ses camarades de classe a reconnu que ces allégations étaient fausses », a indiqué dans un communiqué le directeur de l’établissement, Stephen Danish.

« Cette épreuve révèle que […] nous ne sommes pas immunisés contre les effets des profondes blessures raciales de notre société », a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur les motivations de l’élève de 6e.

Dans un autre communiqué, la famille de la collégienne a présenté ses excuses aux trois élèves accusés et à leurs familles « pour la douleur et l’inquiétude provoquées par ces accusations ».

« Nous comprenons qu’il y aura des conséquences et nous sommes préparés à prendre nos responsabilités », a-t-elle ajouté.

L’avocat de la famille a confié à la chaîne NBC que les accusations avaient été contredites par les images de vidéo-surveillance visionnées par la police locale, qui avait ouvert une enquête.

La tante de la jeune fille a expliqué à CNN que celle-ci s’était disputée avec les trois garçons et qu’elle avait ensuite « enjolivé les faits ».  

La presse américaine fait régulièrement état d’incidents à caractère racial, dans un pays encore fortement marqué par le racisme.

Lors d’un tournoi scolaire de lutte en décembre 2018, un arbitre avait intimé à un lycéen noir de se couper les cheveux sous peine de disqualification, arguant que sa coiffure n’était pas réglementaire. L’arbitre a depuis été suspendu.

PHOTO KAMIL KRZACZYNSKI, ARCHIVES REUTERS

Jussie Smollett

L’acteur américain Jussie Smollett a lui été au cœur d’un scandale au début de l’année, accusé d’avoir simulé une attaque raciste et homophobe à Chicago.

« Les fausses plaintes causent des dégâts réels », avait alors déclaré le chef de la police locale, accusant l’acteur d’avoir « exploité la douleur et la colère du racisme pour faire avancer sa carrière ».