Une Chinoise, arrêtée il y a près de six mois dans la propriété de Donald Trump à Mar-a-Lago, en Floride, a été déclarée coupable d’intrusion dans un site interdit au public et de fausse déposition.

Zhang Yujing, 33 ans, dont les motivations restent incertaines, sera fixée sur sa peine le 22 novembre. Elle encourt jusqu’à cinq ans de prison, selon un communiqué du procureur fédéral local.

Le 30 mars, elle s’était présentée à l’entrée du complexe de Mar-a-Lago, où le président Trump passait le week-end, en possession d’un lourd équipement technologique, dont quatre téléphones portables, un ordinateur et un disque dur.

Profitant de la présence d’un homonyme sur la liste des personnes accréditées à la piscine et de la barrière de la langue, elle avait pu franchir ce barrage et avait ensuite été transportée en voiture de golf jusqu’à la réception du complexe.

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Le complexe de Mar-a-Lago.

Elle ne s’est pas approchée du président, qui jouait au golf dans une autre partie du club.

Mme Zhang n’a pas été accusée d’espionnage, mais de fausse déposition auprès de la police fédérale, après avoir menti sur les raisons de sa présence. Elle avait déclaré vouloir assister à une soirée de gala prévue dans le complexe, alors qu’elle savait avant même de quitter la Chine que cet événement avait été annulé.

Après avoir plaidé non coupable, elle a tenu à se défendre seule malgré un anglais approximatif et une apparente méconnaissance des rouages du système judiciaire américain.  

Au début de son procès, à Fort Lauderdale, elle a surpris en se présentant dans ses habits de prisonnière, alors que les détenus sont censés être en civil pour éviter que leur tenue ne pèse sur la perception des jurés. Selon la presse américaine, elle avait assuré qu’on ne lui avait pas fourni de sous-vêtements pour l’occasion, ce que les autorités ont nié.

Si l’affaire reste obscure, elle a montré les failles dans le dispositif de sécurité à Mar-a-Lago.

Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avait estimé en avril que cet épisode était également emblématique de «la menace que représente la Chine». Il avait laissé entendre qu’il ne s’agissait pas d’un incident isolé, faisant le lien avec «le vol de propriété intellectuelle américaine» régulièrement reproché par Washington à Pékin