(Washington) Le Sénat américain a adopté jeudi une loi budgétaire issue d’un consensus entre les partis démocrate et républicain, prévoyant une hausse des dépenses fédérales de 320 milliards de dollars et repoussant le spectre d’une paralysie budgétaire au-delà de la prochaine élection présidentielle.  

Le projet de loi a été approuvé par 67 voix contre 28 par le Sénat, où les républicains sont majoritaires, une semaine après son adoption par la Chambre des représentants, à majorité démocrate.   

Il doit maintenant être promulgué par Donald Trump.  

Le texte porte les dépenses fédérales à plus de 1300 milliards de dollars pour l’année fiscale 2020 et relève de manière marquée les plafonds budgétaires de la défense et d’investissements nationaux.  

Il permet aussi au gouvernement fédéral d’emprunter davantage, écartant ainsi tout risque de défaut de paiement dans les prochains mois. Le plafond de la dette américaine est rehaussé jusqu’au 31 juillet 2021.  

Les États-Unis ont connu en décembre 2018 et janvier 2019 la plus longue impasse budgétaire, ou «shutdown», de leur histoire, conduisant à la fermeture partielle des administrations fédérales. Le bras de fer entre démocrates et républicains portait sur le financement d’un mur anti-migrants à la frontière américano-mexicaine, réclamé par Donald Trump. Le président est finalement passé par une procédure d’urgence pour l’obtenir en utilisant des fonds du Pentagone.   

AFP

Mitt Romney

Jeudi, plusieurs sénateurs républicains ont voté contre le texte, dont Ted Cruz (Texas), Rick Scott (Floride) et Mitt Romney (Utah).  

«Cet accord budgétaire est une autre opportunité manquée de contenir les dépenses excessives du gouvernement», a déclaré Ted Cruz dans un communiqué.  

Le déficit budgétaire fédéral annuel devrait bondir à plus de 1000 milliards de dollars en 2020 (779 milliards en 2018).  

Donald Trump s’est lui exclamé sur Twitter que cet accord était «phénoménal» pour l’armée, les anciens combattants, et les «emplois, les emplois, les emplois!».  

«Allez-y, les républicains, il y aura toujours assez de temps pour COUPER», a-t-il écrit.   

La dette abyssale des États-Unis est supérieure à 22 000 milliards de dollars, et la Maison-Blanche avait pourtant pour objectif affiché de freiner les dépenses.  

Malgré le soutien du président, près des deux tiers des républicains de la Chambre avaient voté contre le projet de loi.