« Vous avez tort ! » La première réponse du débat à l’investiture démocrate, lancée par le sénateur Bernie Sanders, a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements. Sa réplique aux accusations de John Delaney, qui juge que la couverture des soins de santé pour tous mènerait à la réélection de Donald Trump, a mis la table pour un affrontement entre deux approches : la nécessité de battre le président coûte que coûte contre celle de maintenir des positions moins populaires.

Les sénateurs Bernie Sanders et Elizabeth Warren, en tête des sondages parmi les 10 candidats présents, ont été accusés par d’autres démocrates présents d’avoir des idées irréalistes. Ils sont considérés comme les candidats les plus radicalement à gauche du parti.

L’affrontement tant attendu entre ces deux défenseurs des défavorisés n’a pas eu lieu. Les deux sénateurs septuagénaires ont plutôt semblé se rallier que se démarquer l’un de l’autre. Leurs positions sont semblables sur plusieurs points : ils défendent tous deux l’annulation des dettes étudiantes, une couverture de santé universelle et un plan de lutte ferme contre le réchauffement climatique. Des observateurs s’attendaient à les voir finalement croiser le fer sur leurs approches différentes. Ils sont au coude-à-coude dans les sondages, avec 15 % des appuis des électeurs démocrates.

Ils partageaient la scène hier soir avec huit autres candidats, dont le maire de South Bend, Pete Buttigieg, et l’ancien membre de la Chambre des représentants Beto O’Rourke. Le premier de deux soirs de débats pour la course à l’investiture démocrate réunissait ainsi 10 candidats.

L’ancien vice-président Joe Biden, qui mène toujours dans les intentions des électeurs démocrates avec 32 % de soutien, doit affronter ce soir les neuf autres candidats, dont la sénatrice Kamala Harris, au quatrième rang dans les sondages avec 10,5 %, le sénateur Cory Booker et le maire de New York, Bill de Blasio, notamment.

« Battre Trump »

Les candidats ont débattu hier de leurs positions sur différents thèmes, comme la santé, l’immigration, la violence par armes à feu, les changements climatiques, la guerre. Des flèches ont été décochées à l’actuel président républicain Donald Trump. « Nous devons battre Trump », a dit Amy Klobuchar.

L’idée de remporter la prochaine élection a poussé les modérés à présenter des positions plus rassembleuses ou centristes. Le débat sur la santé, en introduction, a été particulièrement divisé.

Le maire Pete Buttigieg, plus jeune candidat sur la scène, s’est posé en homme sage en statuant que les républicains qualifieraient leurs adversaires politiques de « bande de fous socialistes », peu importe leurs positions. « Nous devons simplement nous tenir debout pour la position qui est juste et la défendre », a-t-il dit.

À ce jour, 25 prétendants se disputent l’investiture du Parti démocrate. Pour être admissibles aux débats d’hier et d’aujourd’hui, les candidats devaient avoir le soutien d’au moins 1 % des électeurs dans les sondages ou avoir reçu une contribution de 65 000 donateurs uniques, dont 200 dans 20 États différents, ce qui limitait ainsi le nombre de candidats à 20, répartis sur deux soirs grâce à un tirage au sort.

Après les deux débats planifiés hier et aujourd’hui, les candidats n’ayant pas reçu de dons de 130 000 personnes différentes et obtenu plus de 2 % dans les sondages ne pourront plus participer aux débats. Avant la diffusion des échanges d’hier et d’aujourd’hui, seulement sept candidats pourraient ainsi poursuivre les débats télévisés.

Le débat était animé par les modérateurs Dana Bash, Don Lemon et Jake Tapper au théâtre Fox de Detroit, au Michigan.

— Avec l’Agence France-Presse et CNN