(Washington) Un Américain, confondu par son ADN et son arbre généalogique, a été condamné mercredi à la réclusion à perpétuité à l’issue du premier procès impliquant cette technique d’enquête révolutionnaire.

Fin juin, William Talbott, un chauffeur routier de 56 ans, avait été reconnu coupable par un jury du meurtre de deux jeunes Canadiens en 1987 près de Seattle, dans le nord-ouest des États-Unis.

Tanya Van Cuylenborg, 18 ans, avait été abattue d’une balle dans la tête, et son petit ami Jay Cook était mort étranglé, un paquet de cigarettes enfoncé dans la gorge.

Après des décennies d’enquête infructueuse, la police avait finalement annoncé en mai 2018 avoir arrêté William Talbott, grâce à la « généalogie génétique ».

Un mois plus tôt, cette méthode avait fait les gros titres en menant à l’arrestation d’un autre homme, soupçonné d’être le « tueur du Golden State », auteur de 12 meurtres et d’une cinquantaine de viols en Californie dans les années 1970 et 80.  

Dans les deux cas, l’ADN retrouvé sur les scènes de crime a été comparé à la base de données d’un site public de généalogie, GEDmatch. Sur ce site, les personnes ayant réalisé des tests ADN – une pratique en vogue aux États-Unis – peuvent entrer leur profil génétique pour retrouver des parents éloignés et compléter leur arbre généalogique.

Une fois que les enquêteurs ont identifié des cousins du profil suspect, ils ont reconstruit leurs arbres généalogiques et, en les croisant, sont arrivés aux suspects.  

Cette technique a permis de résoudre environ 70 dossiers restés des années sans réponse et certains suspects identifiés ont été condamnés après avoir plaidé coupable. Mais c’est la première fois qu’un procès était organisé, car William Talbott a maintenu son innocence.

Mercredi, il s’est à nouveau dit innocent et a annoncé son intention de faire appel.